Le père Jean-Pierre Schumacher est décédé dimanche 21 novembre dans un monastère du centre du Maroc, à l'âge de 97 ans. Le père Jean-Pierre Schumacher, dernier survivant du massacre du monastère trappiste algérien de Tibhirine en 1996, a eu droit, mardi 23 novembre, à des honneurs suprêmes avant d'être enterré à Midelt. La population locale a rendu hommage à l'homme, le qualifiant d'«homme discret», d'«érudit» et d'une «grande bonté». Les obsèques ont duré deux heures, selon nos sources, à l'issue desquelles une vingtaine de personnes ont accompagné la procession funéraire, aux côtés de proches et d'ecclésiastiques. Le père Jean-Pierre Schumacher est mort dimanche 21 novembre dans un monastère de Midelt. Jean-Pierre Schumacher, 97 ans, était le dernier survivant de la mutinerie perpétrée contre sept moines trappistes du monastère de Tibhirine, enlevés et assassinés en 1996 pendant la guerre civile en Algérie. Les circonstances de ce massacre, que les autorités algériennes ont tenté d'édulcorer, n'ont toujours pas été élucidées. Seules leurs têtes décapitées avaient été retrouvées sur une route, deux mois après l'enlèvement. La thèse officielle avancée à l'époque par Alger décrivait un enlèvement puis un assassinat, revendiqués par des islamistes du Groupe islamique armé (GIA) en pleine guerre civile mais des doutes subsistent sur la possible implication des services secrets militaires algériens. Quatre ans après le drame, Jean-Pierre Schumacher s'installait au Maroc où il est devenu le prieur d'une petite communauté de moines trappistes de l'Ordre cistercien dans l'Atlas marocain. «Il disait souvent que sa survie était un appel de Dieu à témoigner, chose qu'il a faite toute sa vie», raconte M. Nourissat. Un autre rescapé du drame, le père Amédée Noto, est lui décédé en 2008.