Une réforme visant à introduire l'enseignement du français dans le cycle secondaire installe la polémique en Algérie. La commission chargée de la réforme du baccalauréat propose d'enseigner les matières scientifiques en français, dans le secondaire. Selon ses membres, cette mesure va permettre de réduire le taux d'échec élevé dans les universités. Mais des détracteurs de cette réforme dénoncent « une atteinte à la souveraineté nationale » de l'Algérie. Depuis fin 2015, la commission chargée de la réforme du baccalauréat collectait les avis et propositions des enseignants, élèves, parents d'élèves et experts. Elle préconise l'introduction, dans le cycle secondaire, de l'enseignement en français des disciplines scientifiques, afin de réduire le taux d'échec de 60 % en première année universitaire, dans l'enseignement des sciences. A l'université, l'enseignement des matières scientifiques est dispensé en français, une langue que ne maîtrisent pas les étudiants. Selon la BBC, la polémique pourrait s'amplifier dans les prochains mois. Les partisans de cette réforme considèrent cette proposition comme une solution au problème du taux d'échec dans les études supérieures, notamment dans les matières scientifiques. Selon eux, elle est imposée par l'évolution de la technologie. Les détracteurs de la réforme la considèrent comme une « atteinte à l'identité nationale » de l'Algérie. Cette controverse date de la fin des années 70. Un ministre chargé de l'Enseignement, à cette époque-là, avait été limogé pour avoir voulu introduire le bilinguisme arabe/français dans le système éducatif algérien. Dans les années 1990, des partis islamistes, dont l'ex-Front islamique du salut, avaient préconisé le remplacement de l'enseignement du français en Algérie par l'anglais.