La Coordination nationale des Universitaires Algériens pour le Changement (CNUAC) a dénoncé « l'utilisation de la justice en Algérie comme instrument de répression ». « L'utilisation de la justice, comme instrument de répression, est une violation des libertés fondamentales et ne peut en aucun cas être la solution aux maux et malaises de la société », lit-on dans un communiqué de la Coordination. Selon la même source, des jeunes étudiants, des enseignants universitaires, des associations, des collectifs et des citoyens, parce qu'ils revendiquent leurs droits les plus élémentaires de citoyens libres, se retrouvent emprisonnés, sous mandat de dépôt ou sous contrôle judiciaire. Ces citoyens sont privés, par un pouvoir autoritaire, arbitraire et oppressif, de leur droit à la liberté d'expression, à l'espace public, à émettre des avis sur la gouvernance de leur pays et des institutions censées les servir et incarner leurs aspirations, s'indigne la Coordination. Les membres de la CNUAC alertent sur les conséquences du déni des aspirations du peuple algérien qui peuvent être « désastreuses » sur la société et son épanouissement. Ils dénoncent avec la plus grande fermeté, la peur et l'omerta dans lesquelles est maintenue la société algérienne. Selon eux, « le tout répressif ne peut et ne pourrait anéantir les aspirations d'un peuple pour la liberté et la démocratie ». Dernièrement, les forces du Pacte de l'Alternative Démocratique (PAD), un collectif de plusieurs partis politiques, personnalités et représentants de la société civile en Algérie, ont appelé à constituer un Front de lutte contre la répression et pour les libertés démocratiques dans ce pays. « L'heure est grave pour nos libertés et nos droits ! », s'est écrié le PAD, constitué dans la foulée du mouvement populaire (hirak) et regroupant notamment le Parti du Travail, le Parti socialiste des travailleurs, le Rassemblement pour la Culture et la Démocratie, l'Union pour le Changement et le Progrès, le Mouvement Démocratique et Social et le Front des Forces Socialistes, ainsi que la Ligue Algérienne pour la Défense des Droits de l'Homme. Dans ce sens, ce conglomérat de partis déplore qu'aujourd'hui, près de 300 détenus politiques et d'opinion, hommes et femmes, dont des responsables et des militants de partis politiques et d'associations, des universitaires, des journalistes et des avocats, de nombreux jeunes activistes du Hirak et des réseaux sociaux, soient emprisonnés et des milliers d'autres poursuivis arbitrairement. Le Pacte pour l'alternative démocratique a qualifié d' « intolérables » les atteintes graves aux libertés et les conditions de vie effroyables de l'immense majorité des Algériens. Les membres du PAD dénoncent aussi « l'instrumentalisation de la justice » et affirment « l'exigence de l'abrogation de toutes les lois liberticides et plus particulièrement l'article 87 bis du code pénal ».