Les tensions entre la France et l'Algérie s'intensifient de plus en plus. En effet, interrogé sur sa dernière décision de réduire drastiquement le nombre de visas accordés au Algériens, le président français Emmanuel Macron a déclaré que les restrictions visent en premier lieu les responsables algériens. « la crise des visas » était jusque-là le dernier acte d'une longue série de tensions entre les deux pays, estime le média algérien TSA. « Il n'y aura pas d'impact sur ce qu'on évoque. On va s'attacher à ce que les étudiants et le monde économique puissent le garder. On va plutôt ennuyer les gens qui sont dans le milieu dirigeant, qui avaient l'habitude de demander des visas facilement », a-t-il répondu. Rappelons que le 28 septembre, le porte-parole du gouvernement français, Gabriel Attal, a annoncé la décision des autorités de son pays de réduire à 31500 le quota de visas à accorder aux Algériens pendant les six prochains mois, soit la moitié du total délivré durant la même période de l'année précédente. La crise ne devrait pas en rester là, Macron a aussi dénoncé une « histoire officielle, « totalement réécrite » » qui « ne s'appuie pas sur des vérités » mais sur « un discours qui repose sur une haine de la France ». Selon lui, la nation algérienne post-1962 s'est construite sur « une rente mémorielle » entretenue par « le système politico-militaire ». Macron a exprimé son inquiétude de cette « réécriture » et dit craindre « un renfermement » de la mémoire et « un éloignement » avec le peuple algérien. Il a également affirmé souhaiter une production éditoriale portée par la France, en arabe et en berbère, pour contrer ce qu'il qualifie de « désinformation » et « une propagande » portées par les Turcs qui « réécrivent complètement l'histoire ». En réaction à ces propos, des sources contactées par le média algérien TSA ont estimé que c'est un « égarement impardonnable qui ne manquera pas de susciter une réaction officielle de vive condamnation au niveau approprié ». La même source a ajouté que« Se poser, ingénument, des questions sur l'existence de la Nation algérienne pour justifier l'amnésie mémorielle de la France officielle est un égarement impardonnable qui ne restera pas sans conséquences ». Pour la même source, cette sortie n'est pas innocente et est motivée par des considérations électoralistes : « Cette sortie de route du président Macron, à propos de l'Algérie et de ses institutions, est lamentable et elle pue à plein nez l'opportunisme électoral ».De même, elle estime que même les restrictions sur les visas obéissent au même objectif. « Elle est, d'ailleurs, de la même veine que la décision injustifiée par laquelle ce président a décidé de réduire drastiquement les visas pour les ressortissants des pays du Maghreb. À défaut de nourrir sa réflexion pour 'apaiser la blessure mémorielle' comme il le prétend, Macron s'égare car il est littéralement obsédé par les prochaines échéances présidentielles et au lieu d'élever le débat, il se résigne à patauger dans la fange anti-algérienne pour ne pas se laisser distancer par les racistes du RN et de Génération Z. Il est pris dans la nasse de l'extrême droite », explique la source algérienne. Ne se contentant pas de cela, la source ajoute que « La rente et le fonds de commerce anti-Algérie prospèrent, d'année en année, signe que c'est plutôt le système français qui est fatigué et qu'il est vain de chercher des justifications fumeuses de l'autre côté de la Méditerranée ».