Hachemi Djaâboub, ministre du Travail et de la Sécurité sociale, a ainsi qualifié la France alors que Jean Castex et trois autres ministres devaient se rendre en Algérie, avant que le déplacement soit annulé. Il risque d'être privé de visa et d'une interdiction de territoire à l'échelle européen. Hachemi Djaâboub, ministre du Travail et de la sécurité sociale «sera frappé d'une interdiction de visa qui l'empêchera de se rendre définitivement sur le territoire français ou européen», a rapporté le site Maghreb Intelligence, mardi 13 avril, citant des sources proches de l'ambassade de France à Alger. «Le ministre algérien sera ainsi sévèrement puni à la suite de ses graves et dangereuses déclarations très hostiles à l'encontre de la France» détaille le site bien informé. Le ministre algérien a qualifié la France «d'ennemi éternel et traditionnel» de l'Algérie au cours d'une séance de questions orales au Sénat jeudi 8 avril, rapporte le site d'information TSA. «Cette interdiction de visa a été officiellement proposée aux autorités françaises par les fonctionnaires de l'ambassade de France à Alger qui ont mesuré la gravité des propos du ministre algérien ayant suscité des tensions particulières entre les deux pays au cours de ces derniers jours» précise Maghreb Intelligence. Alors qu'un sénateur l'interpellait sur le déficit chronique de la caisse nationale des retraites, Hachemi Djaâboub a pris la France pour exemple : «pour ce qui est du déficit de la CNR, je voudrais dire que toutes les caisses de retraite dans le monde souffrent. Je peux donner quelques chiffres qu'on peut vérifier sur internet : notre ennemi traditionnel et éternel, la France, a un déficit de 44,4 milliards d'euros dans sa caisse des retraites», des déclarations qui ont engendré une très vive polémique en France. Une sortie d'autant plus inattendue que que les relations franco-algériennes semblaient prendre un autre virage. «Nous n'avons actuellement aucun problème avec la France», déclarait lui-même le 2 avril le président du régime Abdelmadjid Tebboune, interrogé sur le rapport rendu par l'historien français Benjamin Stora visant à la réconciliation des mémoires entre la France et l'Algérie. Le président algérien a ainsi qualifié les relations bilatérales de «bonnes». Bataille mémorielle, Sahara, soutien à Rabat : dossiers brûlants Officiellement reportée pour causes sanitaires, la visite du premier ministre français aurait aussi été reportée pour des raisons diplomatiques et politiques. «Le format de la délégation n'est pas à la hauteur» selon Alger, a indiqué une source française proche du dossier. Jean Castex devait coprésider avec son homologue Abdelaziz Djerad un «comité intergouvernemental de haut niveau» pour la première fois depuis décembre 2017. Plusieurs sujets devaient être abordés et des accords signés, avaient indiqué les services du premier ministre français. Mais, selon toute vraisemblance, le soutien inconditionnel de la France à l'égard à Rabat sur le dossier du Sahara déplaît fortement à Alger.