«L'animosité de l'Algérie envers son voisin marocain vient de franchir une étape supplémentaire dans une escalade, débutée cet été, dont on ne perçoit désormais plus les limites» écrit Le Figaro dans son édition du 24 septembre, qui s'interroge sur des décisions lancées de manière impromptue. «Souvent pour l'Algérie, décrypte un expert, la politique étrangère est la continuation de la politique intérieure par d'autres moyens» note Le Figaro dans son édition du vendredi 24 septembre. «Le pouvoir algérien chercherait ainsi à détourner l'attention de sa population, qui le rejette depuis le déclenchement du Hirak, le mouvement de contestation né en février 2019, et lui reproche la mauvaise gestion de la pandémie de Covid et celle des incendies de l'été dernier en Kabylie » pointe le site français. «L'imprévisibilité d'Alger rend impossible la prédiction», s'alarme le même chercheur, «qui ne pensait pas que les deux pays puissent en arriver là». «Il exclut encore un conflit armé, mais se laisse aller à imaginer qu'un cran supplémentaire puisse être franchi, pourquoi pas avec le rétablissement des visas entre les deux nations, ce qui mettrait dans l'embarras des centaines de milliers de personnes de part et d'autre de la frontière algéro-marocaine» a-t-on mentionné. En décembre 2020, la reprise des relations entre le Maroc et Israël, sous l'égide des Etats-Unis, qui ont à cette occasion officiellement reconnu la souveraineté marocaine sur le Sahara, «a opéré un bouleversement dans la région aux dépens de l'Algérie.» La crise, du côté algérien, ne s'est pas déclenchée lors de l'officialisation du rapprochement entre le Maroc et Israël, à l'hiver 2020, mais presque huit mois plus tard, à l'été 2021. C'est le 24 août qu'Alger a rompu ses relations avec Rabat, en fournissant comme premier justificatif assez dérisoire le soutien supposé du Maroc au Mouvement pour l'autodétermination de la Kabylie (MAK) en Algérie. Une fumisterie pour les cercles diplomatiques occidentaux. Le retour du strapontin israélien à l'UA et le retour du Maroc dans cette enceinte, ainsi que le déploiement diplomatique et économique de Rabat en Afrique irritent l'Algérie. «Le diplomate chevronné Ramtane Lamamra, qui avait été nommé en mars 2019 vice-ministre, qui a eu le temps d'expliquer à toutes les chancelleries combien Abdelaziz Bouteflika incarnait bien l'Algérie, après un bref purgatoire, est redevenu ministre des Affaires étrangères en juillet 2021» ironise le quotidien. Avant de conclure : «À sa population démunie, le pouvoir algérien a alors présenté les provocations marocaines comme un contrefeu.»