La Russie a annoncé jeudi avoir reçu de nouvelles commandes d'armes des pays d'Asie centrale auxquels Moscou va livrer armements et hélicoptères sur fond de craintes liées à la victoire des talibans en Afghanistan. « Nous travaillons déjà sur un certain nombre de commandes de pays de la région pour la fourniture d'hélicoptères russes, d'armes légères et de systèmes modernes de protection des frontières », a indiqué à l'agence Ria Novosti Alexandre Mikheïev, directeur général de Rosoboronexport, en charge des exportations d'armements. Les pays d'Asie centrale, notamment l'Ouzbékistan et le Tadjikistan, frontaliers de l'Afghanistan et qui ont connu dans les années 1990 et 2000 des attaques jihadistes, s'inquiètent du retour au pouvoir des talibans. Moscou, qui considère l'Asie centrale comme son pré carré et dispose de bases militaires dans la région, craint des incursions de jihadistes afghans, y compris de « combattants déguisés en réfugiés » pouvant ensuite atteindre le territoire russe. L'essor du trafic d'opium et d'héroïne est une autre source d'inquiétude. La Russie a adopté une attitude conciliante à l'égard des talibans, reconnaissant leur victoire tout en les appelant à un « dialogue national » pour former un gouvernement représentatif. Néanmoins, après des manoeuvres militaires conjointes menées par la Russie en Ouzbékistan et au Tadjikistan, de nouveaux exercices sont prévus du 7 au 9 septembre au Kirghizstan entre Etats membres de l'Organisation du traité de sécurité collective (OTSC), alliance militaire conduite par Moscou. Ces manoeuvres viseront à s'entraîner à « la destruction de groupes armés illégaux ayant envahi le territoire d'un état membre de l'OTSC », selon un porte-parole de l'alliance cité par l'agence Interfax. Les talibans ont assuré qu'ils ne menacent pas les autres pays d'Asie centrale.