La bataille contre le feu est engagée en Algérie, confronté au pire incendie de son histoire avec au moins 68 morts, sur fond d'interrogations sur les carences des services d'incendie et de secours du pays. Des bombardiers d'eau de l'étranger ont été proposés au gouvernement algérien pour entrer en action afin de combattre le gigantesque incendie de forêt qui ravage depuis des milliers de hectares, mais la réponse du gouvernement s'est révélée poussive. De son côté, le premier ministre algérien a affirmé à la télévision qu'Alger est «à un stade avancé de discussions avec des partenaires européens pour louer des avions anti-incendie», sans citer les pays contactés, une déclaration qui a suscité l'ire de l'opinion publique, au moment où les avions qui effectuent des rotations au-dessus du massif montagneux boisé de Béjaïa et Tizi-Ouzou sont impuissants. L'Algérie ne compte qu'un millier pompiers et ne dispose d'aucun bombardier d'eau pour lutter contre les incendies de forêt. Les médias locaux stigmatisaient mardi des carences de services d'incendie et de secours vestustes, s'alarmant de défaillances, connues de longue date. «Un pays qui dispose d'énormes ressources financières est aussi le pays qui au bout de huit heures a épuisé ses produits d'extinction des feux», ironise La Dépêche de Kabylie. Selon un haut responsable de sécurité algérien, l'achat de Canadair a été sans cesse reporté faute de budget d'année en année, malgré les vives recommandations des experts. La police n'a pu faire encore état d'un bilan définitif car seuls 68 corps ont été identifiés, plusieurs personnes sont portées disparues et des recherches se poursuivaient sur le terrain pour découvrir d'autres victimes possibles, selon les sources de Barlamane.com. Une dizaine de personnes ont été hospitalisées, plusieurs dans un état grave. L'Algérie, déjà naturellement aride, connaît une sécheresse exceptionnelle depuis plus de trois mois.