Accusé de harcèlement sexuel par plusieurs femmes, le gouverneur de l'Etat de New York, Andrew Cuomo a annoncé mardi sa démission, une semaine après un rapport accablant sur l'affaire. « Etant donné les circonstances, la meilleure manière de vous aider est de me retirer », a déclaré Andrew Cuomo, qui a aussi présenté ses «profondes excuses». Andrew Cuomo, 63 ans, gouverneur en place depuis 2011 et réélu en 2014 et 2018, avait été mis en cause pour la première fois en février, et les témoignages d'anciennes employées de son administration ou conseillères s'étaient multipliés depuis. En mars, il avait déjà repoussé des appels à la démission. Mais la situation était devenue beaucoup plus difficile pour lui depuis la diffusion, il y a une semaine, des conclusions accablantes d'une enquête demandée par la procureure générale de l'Etat de New York, Letitia James, qui l'accusait d'avoir harcelé sexuellement onze femmes et enfreint les lois fédérales et de l'Etat. Dans la foulée, le président américain Joe Biden l'avait appelé à quitter ses fonctions. Parmi les femmes figurant dans le rapport, une assistante a déposé plainte la semaine dernière, ouvrant la voie à des poursuites judiciaires contre le gouverneur. «Les accusations les plus graves ne reposent sur aucune base crédible dans le rapport. Et il y a une différence entre des allégations d'agissements inappropriés et le fait de conclure qu'il y a harcèlement sexuel», s'est encore défendu Andrew Cuomo mardi. «Mais ça ne veut pas dire que onze femmes n'ont pas été offensées. Elles le sont. Et pour cela, je m'excuse profondément», a-t-il ajouté. Il a précisé que sa démission prendrait effet dans 14 jours et a rendu hommage à la vice-gouverneure Kathy Hochul, «intelligente et compétente», qui va le remplacer dans l'immédiat, et devenir la première femme gouverneure de l'Etat de New York. Gouverneur du quatrième Etat le plus peuplé du pays, Andrew Cuomo était devenu une vedette nationale au plus fort de la pandémie de coronavirus au printemps 2020, grâce à ses points télévisés quotidiens, vus comme rationnels et rassurants en pleine crise, et qui l'avaient érigé en figure anti-Trump. Mais son bilan avait déjà été terni par une affaire de sous-estimation du nombre de morts du Covid-19 dans les maisons de retraite, puis par les accusations de harcèlement sexuel.