L'entreprise israélienne NSO et les autorités marocaines ont publié, depuis le 18 juillet, une série de communiqués mettant sérieusement en cause les révélations de Forbidden Stories. Jean-Marc Manach, pionnier du journalisme d'investigation sur le web, livre sa version des faits concernant l'affaire Pegasus dans un compte-rendu étoffé. NSO Group (un fait mis sous le boisseau) a révoqué les informations publiées par les différents médias du «Projet Pegasus». L'entreprise israélienne disconvient avec le cœur de l'enquête : elle affirme que la liste de plus de 50 000 numéros de téléphone, n'a rien à voir avec le système de Pegasus et ne contient pas des «cibles». «Quel était l'intérêt de cibler certains ministres ? Cette frénésie de sélections pour un éventuel ciblage par Pegasus peut paraître difficile à comprendre, tant la fonction de certains ministres (logement, outre-mer, etc.) paraît sans intérêt significatif pour un service secret étranger» s'est exclamée la station radio France Inter. Cette obsession a accusé les services de sécurité marocains commence à poindre alors que les spécialistes disent que la liste contiendrait à la fois des numéros qui ont été infectés, des numéros qui ont été ciblés, et des numéros qui n'ont pas été ciblés par Pegasus Pourtant, l'information qui circule dit que 10 000 numéros ont été espionnés par le Maroc! Autre fait troublant : Apple a annoncé corriger en urgence de graves failles de sécurité sur iOS après qu'un logiciel espion, vendu par une entreprise de surveillance israélienne, en revanche NSO, a été accusé de les exploiter pour transformer les iPhone en mouchards. Cela se passe en 2016. Apple serait-elle coupable de négligence ? Ce que Forbidden Stories qualifie de «fuite massive de 50 000 numéros de téléphone sélectionnés comme cibles dans ue cinquantaine de pays, depuis 2016» serait-elle une affaire montée ? Sur les 50 000 numéros de téléphone en question, seuls 67 smartphones ont été autopsiés par Amnesty Tech, révèle le journaliste Jean-Marc Manach dans une grande enquête. Seuls 1 000 des 50 000 numéros (soit 2 %) ont été identifiés. Le Washington Post explique que les partenaires du projet Pegasus «ont identifié les titulaires de ces numéros de téléphone en cherchant dans leurs propres annuaires téléphoniques, via des registres publics, en interrogeant des personnes ciblées ou leurs proches.» Les deux ONG ont cependant refusé de s'exprimer plus avant sur la provenance de la liste. Elles n'ont pas non plus expliqué pourquoi elles estiment qu'il s'agirait d'une liste de «cibles potentielles», ce qui, en revanche, est plus problématique, ne serait-ce que parce que 98 % de ces 50 000 numéros n'ont été ni identifiés ni vérifiés. Depuis que l'affaire a éclaté et que le Maroc est évoqué, la presse française en fait son chou gras, sans pour autant rapporter de véritables preuves. A en croire les ONG Forbidden Stories et Amnesty International, le logiciel espion de la société israélienne NSO aurait visé 50 000 «cibles potentielles», dont un grand nombre de journalistes, défenseurs des droits humains, responsables et personnalités politiques. 98 % de ces 50 000 numéros n'ont cependant pas été identifiés. NSO affirme a même démenti que des personnalités de premier plan ont été visées comme Emmanuel Macron ou le roi du Maroc, Mohammed VI. Les preuves matérielles n'ont aucune trace, le Security Lab d'Amnesty International n'a rien fourni. La méthodologie de son rapport a été seulement validée par le Citizen Lab de Toronto. Aucune autre entité n'a été consultée.