L'ancien maire de Fès Hamid Chabat a annoncé dimanche qu'il quittait son parti en déplorant une «campagne contre lui» et le «dévoiement de la ligne» de l'Istiqlal «qui en oublie les enjeux majeurs auxquels il doit répondre». L'ancien secrétaire général du plus ancien parti politique du royaume avait déclaré, au cours d'une intervention vidéo, le 1er août, qu'il «quitte l'Istiqlal» en refusant d'attendre plus longtemps l'investiture de son parti. Face aux incessantes attaques dont je suis l'objet, Je quitte le parti de l'Istiqlal, a-t-il affirmé alors que sa formation politique a exclu tout accord avec lui pour les régionales. L'objectif de M. Chabat, qui fut très offensif dans son discours envers le président de l'Istiqlal, Nizar Baraka, est de revenir sur la scène politique nationale. «Les procès d'intention et les agitations du microcosme du parti me semblent bien dérisoires, contreproductives et déplacés», ajoute M. Chabat. Hamid Chabat, ancien secrétaire général controversé de l'Istiqlal, parti politique le plus ancien du Maroc, est accoutumée aux sorties incendiaires. En 2017, il a été visé par une enquête du ministère de l'Intérieur avant de quitter la tête de son parti après que des figures historiques de la formation eurent exigé son départ. Nizar Baraka, ministre à deux reprises et ex-patron du Conseil économique, social et environnemental (CESE), dispose d'un large soutien dans les rangs de l'Istiqlal malgré les critiques de M. Chabat. En 2016, il a présenté ses excuses à la Mauritanie pour le «malentendu» provoqué par des déclarations qui ont suscité l'embarras diplomatique à Rabat et un début de crise avec Nouakchott. L'ancien maire de Fès a présenté ses excuses «au président, au gouvernement et au peuple mauritanien», dans un édito paru en une du journal Al Alam, l'un des organes de presse du parti. La même année, sous sa houlette, le parti (avec 10,7 % des voix) a fortement reculé et s'est retrouvé largement distancé par le PJD (islamiste, 27 % des voix).