Franck DeCloquement, expert-praticien en intelligence économique et stratégique, membre du conseil scientifique de l'Institut d'études de géopolitique appliquée (EGA) a déclaré que l'enquête qui vise le logiciel de NSO ne repose sur aucun élément factuel et qu'elle peut servir à d'autres desseins. Les organisations Forbidden Stories et Amnesty International ont obtenu une liste de 50 000 numéros de téléphone, sélectionnés pour être potentiellement surveillés, et l'ont partagée avec un consortium de plusieurs médias qui ont révélé son existence. Toutefois, Franck DeCloquement, expert-praticien en intelligence économique et stratégique, membre du conseil scientifique de l'Institut d'études de géopolitique appliquée (EGA), invite à la prudence : «Faut-il encore qu'on soit certain que les pays incriminés soient les vrais» a-t-il affirmé sur le plateau de TV5 Monde, «rien n'est jamais simple dans l'espionnage», a-t-il étayé. Le Maroc impliqué ? «C'est ce qui est supposé. Moi je resterai très prudent là-dessus, c'est ce qui est supposé, on a de bons rapports avec le Maroc, il se peut que ce soit beaucoup plus complexe que cela» a-t-il précisé. «L'hypothèse initiale est une hypothèse pour l'instant journalistique» a-t-il relevé avant de dire : «C'est un coup d'épée dans l'eau». Le royaume du Maroc et son ambassadeur en France, Chakib Benmoussa, ont mandaté l'avocat Olivier Baratelli pour délivrer, dès le 22 juillet, deux citations directes en diffamation contre les deux associations à l'origine des révélations depuis dimanche sur les clients du logiciel Pegasus. «L'Etat marocain entend immédiatement saisir la justice française car il souhaite que toute la lumière soit faite sur les allégations mensongères de ces deux organisations qui avancent des éléments sans la moindre preuve concrète et démontrée», a poursuit Me Olivier Baratelli dans son communiqué. Le Maroc «entend ne pas laisser impunis les multiples mensonges et les fake news propagés ces derniers jours». Dès lundi, le gouvernement marocain a démenti avoir acquis des «logiciels pour infiltrer des appareils de communication». Rabat a ensuite menacé mercredi d'«opter pour une démarche judiciaire, au Maroc et à l'international, contre toute partie reprenant à son compte ces allégations fallacieuses». Entretemps, le parquet général marocain a annoncé mercredi «l'ouverture d'une enquête judiciaire sur ces fausses allégations et accusations».