Le président, Abdelmadjid Tebboune, cible de critiques internationales pour sa répression des forces civiles pacifiques, a accordé sa grâce à des prisonniers incarcérés pour avoir pris part à des manifestations dans le cadre du mouvement de contestation. Le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, a ordonné la libération de 101 détenus politiques incarcérés pour avoir appelé ou pris part à des manifestations dans le cadre du mouvement de contestation du Hirak, selon un communiqué de la présidence, mercredi 14 juillet, dans la soirée. Cette mesure intervient alors que le régime algérien subit une forte pression internationale après la répression qui sévit dans le pays, et plusieurs sources ont relevé que ces prétendues mesures de clémence ne concernaient pas les opposants les plus en vue. Déterminé à briser le mouvement contestataire du Hirak, le pouvoir militaro-sécuritaire a interdit ses manifestations et multiplie les poursuites judiciaires contre opposants, activistes, journalistes et universitaires. La majorité des relaxés sont des jeunes arrêtés au cours des semaines qui ont précédé les élections législatives du 12 juin. Avant l'annonce de la libération de ces 101 détenus, plus de 300 personnes étaient en prison pour des faits en lien avec le Hirak et/ou les libertés individuelles, selon le Comité national de libération des détenus (CNLD). Les autorités algériennes continuent de cibler opposants politiques, militants, journalistes et internautes, multipliant poursuites judiciaires infondées et condamnations sommaires. En fin de semaine, quelque 300 Algériens de la diaspora ont manifesté dans les rues de Genève, en Suisse, pour interpeller l'ONU sur la situation des droits humains dans leur pays, en particulier dans les prisons. Le 11 mai, le Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme s'est dit «de plus en plus préoccupé» par la situation en Algérie où plusieurs droits fondamentaux, comme les droits à la liberté d'opinion et de réunion pacifique, «continuent d'être attaqués», expliquant notamment que des marches d'étudiants avaient été empêchées par les autorités.