Soulaiman Raissouni prétend avoir arrêté de s'alimenter pour protester contre ce qu'il appelle ses conditions de détention, accusant l'administration pénitentiaire de lui refuser l'accès à un fauteuil roulant et à des soins médicaux. Faux, répond la prison de Casablanca qui affirme que ce dernier va bien, et simule sa fragilité. Une source de la direction de l'administration pénitentiaire (DGAPR) à Casablanca a révélé que le détenu Soulaiman Raissouni a bénéficié mardi d'une visite de l'un de ses avocats, alors qu'il marchait de sa chambre au dernier étage de l'établissement au parloir, un fait documenté par les caméras d'enregistrement à l'intérieur de l'établissement. «Le 14 juillet, sa femme s'est rendue à l'établissement pour le visiter, mais il a refusé de la rencontrer, demandant qu'on lui fournisse un fauteuil roulant, une demande réitérée antérieurement après qu'une autre personne lui ai rendu visite» note la même source. «Il ressort de ce qui précède que Raissouni semble délibérément vouloir transférer une image trompeuse sur son état de santé pour interpeller l'opinion publique sur sa situation» a-t-on noté. Soulaiman Raissouni avait invoqué sans succès son état de santé pour être libéré. La justice a «rempli toutes les conditions d'un procès équitable» pour Raissouni «poursuivi pour des délits qui n'ont rien à voir avec son travail journalistique», avait affirmé un communiqué du parquet. Le journaliste a été placé en détention préventive en mai 2020 à la suite d'une plainte d'un militant LGBT pour agression sexuelle. Un récent enregistrement dévoilé par Barlamane.com démontre ce qui s'apparente à une forme d'emprise exercée par Soulaiman Raissouni sur sa victime. Au lendemain de sa condamnation vendredi, la victime s'est félicité de l'insuccès de «des volontés d'instrumentaliser son dossier afin de délégitimer la justice». «La justice a triomphé. Toutes les basses manœuvres de politiser l'affaire seront vaines», a-t-il écrit sur Facebook. La détention de Soulaiman Raissouni a suscité une vive émotion, en particulier dans les milieux activistes. Il a vu ses soutiens s'effriter au gré des révélations sur cette affaire, en contradiction avec les convictions qui lui ont valu la sympathie d'un petit cercle d'initiés.