Au terme de sa déclaration générale devant la presse, le porte-parole du State Department, Ned Price, s'est prêté au jeu des questions des journalistes accrédités, parmi lesquels le correspondant de l'agence Associated Press (AP), qui a dévoilé l'opportunisme politique de l'Administration américaine dans sa critique du système judiciaire marocain et sa défense des cas Raissouni et Radi qui ne sont pas naturalisés américains. Le journaliste de AP a demandé à Ned Price, « s'il n'aurait pas été plus opportun d'informer l'opinion publique US sur les circonstances et la condamnation à 15 ans de prison ferme, dans le cadre de l'affaire dite de sédition contre Abdellah II, de l'ex-chef de la Cour Royale jordanienne, Bassel Awadallah, qui est un citoyen américain, au lieu de commenter le verdict et la procédure par laquelle a été condamné un journaliste marocain ». JOURNALISTE : En parlant de citoyens américains détenus, un verdict et une peine ont été prononcés en Jordanie aujourd'hui contre deux personnes, dont l'une est (naturalisée) citoyenne américaine. Je me demande si vous avez quelque chose à dire à ce sujet. M. PRICE : Eh bien, nous suivons de près le cas de Bassem Awadallah en Jordanie. Nous prenons au sérieux toute allégation d'abus et nous insistons toujours sur l'importance de respecter les garanties d'un procès équitable et d'un traitement humain. Nous fournissons toute l'assistance consulaire appropriée conformément à notre engagement à aider les citoyens américains à l'étranger. En fait, nous avons rendu visite à M. Awadallah cinq fois depuis avril de cette année. La visite la plus récente a eu lieu il y a quelques jours à peine, le 11 juillet. JOURNALISTE : D'accord, mais cela ne répond pas à la question concernant l'avis du State Department sur le verdict et la peine. C'est ce que je vous demande. M. PRICE : Je n'ai pas de commentaire sur le verdict. Mais comme je l'ai déjà dit, nous soulignons toujours – et cela revient à la précédente question de Said – l'importance de procès équitables et de garanties de traitement humain dans le monde. JOURNALISTE : Le journaliste au Maroc dont vous avez parlé au tout début, n'est-ce pas, – est-il citoyen américain ? M. PRICE : Je n'ai aucune indication qu'il soit citoyen américain. JOURNALISTE : Mais – et pourtant vous avez une position sur le verdict dans cette affaire, mais aucune dans celle-ci. Comment cela se fait-il ? M. PRICE : Matt ... JOURNALISTE : Vous pensez que le gars en Jordanie pourrait être coupable ? M. PRICE : Chaque cas est différent. JOURNALISTE : Je sais. M.PRICE : Nous sommes... JOURNALISTE : C'est pourquoi je vous demande pourquoi vous n'avez rien à dire sur le verdict. M. PRICE : Nous réagissons sur la base des faits et des circonstances, tels qu'ils nous sont connus, mais évidemment ces cas sont... JOURNALISTE : Cela signifie-t-il que vous n'êtes pas au courant des faits et des circonstances du cas Awadallah ? M. PRICE : Je pense que ce qui est très clair pour nous, c'est que les journalistes, et j'espère que tout le monde ici peut être d'accord avec cela, n'ont pas leur place derrière les barreaux, qu'ils… JOURNALISTE : Je suis d'accord avec ça. Je ne parle pas du cas du Maroc. M. PRICE : Ils ne devraient pas... JOURNALISTE : Je parle du cas en Jordanie. Est-il vrai que dans ce cas vous ne connaissez pas tous les faits et vous ignorez les circonstances du verdict, ce qui vous empêche de vous prononcer clairement sur le procès... M. PRICE : Ce qu'il faut dire, c'est que lorsque les faits et les circonstances sont clairs pour nous et lorsque nous estimons que nous pouvons mieux faire avancer les choses en agissant publiquement, nous n'hésiterons jamais à le faire. JOURNALISTE : Merci.