Dans un communiqué parvenu à la rédaction de Barkamane.com, l'Association Bayt Al Hikma informe qu'elle a été sollicitée pour un témoignage par la Fédération internationale des journalistes (FIJ) et le Syndicat national de la presse marocaine (SNPM) relativement aux procès des journalistes marocains, Souleymane Raissouni et Omar Radi, actuellement poursuivis devant la Cour d'Appel de Casablanca. A ce titre elle condamne la politisation des deux affaires. En voici la teneur. « Pour rappel, les deux journalistes Souleymane Raissouni et Omar Radi sont poursuivis respectivement pour tentative d'attentat à la pudeur avec violence et séquestration sur un activiste de la communauté LGBT marocain, le second pour viol sur sa collègue, journaliste marocaine. L'Association Bayt Al Hikma, qui suit de près les deux dossiers depuis le début des deux affaires, s'est interdite jusqu'à aujourd'hui de produire un communiqué ou formuler un avis dans un total respect des dispositions de la procédure pénale. Article 15 du Code de procédure civile dispose : « La procédure au cours de l'enquête ou de l'instruction est secrète. Toute personne qui concourt à cette procédure est tenue au secret professionnel dans les conditions et sous les peines prévues au code pénal ». Mais, eu égard à la manipulation médiatique qui accompagne les deux procès ainsi que les attaques incessantes et inhumaines envers les deux plaignants, Bayt Al Hikma, en la personne de sa présidente, Madame Najiba Jalal, a accepté cet appel à témoignage afin de partager son avis avec la FIJ et le SNPM. Ainsi, l'Association Bayt Al Hikma rend par la présente son témoignage public et déclare ce qui suit : 1- Nous condamnons toute utilisation médiatique et politique de ce dossier qui nuit à toutes les parties ; 2- Nous condamnons les attaques dirigées envers les plaignants : la journaliste Hafsa Boutahar et l'activiste Mohamed Adam ; 3- Nous dénonçons la mise en danger de mort du journaliste Souleymane Raissouni par les parties qui l'encouragent à poursuivre sa grève de la faim; 4- Nous appelons toutes les parties à faire preuve de retenue et arrêter toute médiatisation de fausses informations qui portent atteinte à l'image du pays ; 5- Nous appelons à activer la réforme des dispositions de la procédure pénale pour limiter le recours à la détention préventive et assurer un délai raisonnable des procédures d'instruction. 6- Nous rappelons que le Maroc des institutions garantit l'indépendance de la Justice, un choix constitutionnel irréversible qui ne peut tolérer aujourd'hui de tentative de manipulation ou d'influence de la Justice de quelques manières que ce soit ».