Le 1er juillet, au lendemain des audiences des prévenus Omar Radi et Souleymane Raissouni ainsi que de deux journées d'entretiens et d'écoutes des personnes impliquées dans les deux affaires, la FIJ et le SNPM diffusent le communiqué suivant qui rappelle que les deux organismes suivent le déroulement des deux affaires depuis le début. « La Fédération internationale des journalistes (FIJ), première organisation mondiale de la profession représentant 600.000 journalistes dans 150 pays, a participé aux côtés de son affilié marocain, le Syndicat national de la presse marocaine (SNPM), aux audiences de la Cour d'Appel de Casablanca où sont impliqués les journalistes Souleymane Raissouni et Omar Radi, en détention préventive. Le premier est poursuivi pour tentative d'attentat à la pudeur avec violences et séquestration sur un activiste marocain de la communauté LGBT; le second pour un viol sur une journaliste marocaine avec laquelle il travaillait. La FIJ et le SNPM ont d'ailleurs organisé un sit-in devant la cour d'Appel de Casablanca, en charge des affaires criminelles, quelques minutes avant le début des audiences, mardi 29 juin (photo) Les 29 et 30 juin 2021, durant 20 heures d'entretiens, la FIJ, représentée par son Secrétaire général, Anthony Bellanger, et Abdel Kebir Khchichne, le président du Conseil national du SNPM et Hanane Rihab, la vice-présidente du SNPM chargée des libertés, ont rencontré à Casablanca l'ensemble des parties impliquées dans ces deux affaires, afin de bien appréhender les enjeux qui ont largement dépassé les frontières du royaume : * les différents avocats des journalistes incarcérés Souleymane Raissouni et Omar Radi ; * l'épouse de Souleymane Raissouni, Khouloud Mokhtari; * le père de Omar Radi, Dris Radi ; * trois membres du comité « Free Omar Radi », les journalistes Salaheddine Lemaizi et Imed Stitou ainsi que Mohamed Zoukari; * les deux plaignants, la journaliste Hafsa Boutahar, et l'activiste de la communauté LGBT « Mohamed Adam » ; * les avocats respectifs des deux plaignants; * les responsables de l'Association marocaine des droits des victimes (AMDV), dont la présidente Aicha Kelaâ et les membres de son bureau ; * et Najiba Jalal, directrice générale de l'association Bait Al Hikma (« La Maison de la sagesse). A l'issue de ces entretiens et devant la presse marocaine le 1er juillet, le Secrétaire général de la FIJ, Anthony Bellanger, a déclaré : « Au nom de la Fédération internationale, nous appuyons toutes nos démarches en matière de justice sur la défense notamment de l'article 11 de la Charte d'éthique mondiale des journalistes qui précise : « le journaliste s'interdira de se comporter en auxiliaire de police ou d'autres services de sécurité ». Un journaliste n'est donc ni juge, ni policier, et, à ce titre, je veux redire que la Fédération appelle, depuis le début de ces affaires, à un procès juste et équitable, tant pour les journalistes incarcérés que pour les plaignants dans ces deux affaires. Nous nous inquiétons également de la durée excessive des instructions et de l'état de santé de Souleymane Raissouni, en grève de la faim depuis des semaines. Ces durées excessives de la justice marocaine sont néfastes, pour ne pas dire intolérables, pour les deux parties, dans un état de droit. » De son côté, Abdel Kebir Khchichne, le président du Conseil national du SNPM, a souligné : « Dès 2020, le SNPM a été en première ligne pour écouter nos adhérents et les autres journalistes impliqués, et nous avons refusé d'emblée de participer à une forme de politisation de ces affaires juridiques graves. Les règles de conduite professionnelle de notre métier s'appliquent aussi lorsque des journalistes sont impliquées et c'est pour cette raison que nous sommes allés visiter nos deux confrères en prison le 28 mai 2021 et nous avons demandé à Souleymane Raissouni de cesser sa grève de la faim. C'est pour cette raison également que nous avons longuement écouté notre consoeur, Hafsa Boutahar, et notre confrère Omar Radi, avant son arrestation. Nous avons mis à sa disposition les locaux du syndicat à Rabat pour y tenir des conférences de presse. Le SNPM continuera à suivre attentivement ces deux affaires et s'assurera du bon déroulement des procédures juridiques, qui doivent rester équitables pour toutes les parties.» »