Dans un rapport sur la traite d'être humains, les Etats-Unis saluent les efforts incessants du Maroc contre l'exploitation des êtres humains. Le rapport sur le trafic des personnes (TIP Report), le document annuel publié par le bureau du département d'Etat américain chargé de surveiller et de combattre la traite des personnes, a adopté dans sa nouvelle version une carte du Maroc intégrant le territoire du Sahara. Le rapport, qui divise les pays en niveaux en fonction de leur conformité aux normes énoncées dans la loi de 2000 sur la protection des victimes de la traite (TVPA), salue des avancées marocaines considérables et des efforts à réaliser. Le Maroc a été classé pays de niveau 2 dont le gouvernement tend à se conformer entièrement à toutes les normes minimales de TVPA. La traite d'êtres humains, qui concerne les personnes victimes d'activités criminelles allant de l'exploitation sexuelle au prélèvement d'organes, reste largement impunie à travers le monde, déplore un rapport américain diffusé vendredi, tout en saluant les avancées marocaines dans ce domaine. L'Algérie, elle, a dégringolé au fond du classement américain, pour n'avoir pas tenu compte d'appels à se doter d'un programme qui respecte les normes minimales d'éradication du trafic. «Le gouvernement marocain a augmenté ses efforts contre la traite d'êtres humains, lesquels comprenaient des poursuites et des condamnations en hausse des trafiquants, ainsi qu'une identification de plus en plus importante des victimes accompagnée de leur prise en charge psychologique» note le rapport qui recommande aux autorités marocaines d'«adopter et mettre en œuvre systématiquement des procédures pour identifier de manière proactive les victimes de la traite, en particulier parmi les migrants en situation irrégulière, auprès des services de protection appropriés», de «créer et mettre en œuvre un mécanisme national d'orientation des victimes et former les autorités judiciaires et répressives à son application», de «continuer d'enquêter, de poursuivre et de condamner les trafiquants en utilisant la loi anti-traite et condamner les trafiquants condamnés à des peines de prison importantes», de «continuer de former les responsables de l'application des lois et de la justice, les inspecteurs du travail des enfants et le personnel de santé sur la sensibilisation à la loi anti-traite, l'identification des victimes, la non-pénalisation des victimes et les meilleures pratiques d'orientation en utilisant les mécanismes actuels avec la communauté des ONG, pour augmenter la capacité à identifier les cas de traite interne, ainsi que les cas de traite transfrontière par opposition aux crimes de trafic de migrants», de «fournir des services de protection adéquats aux victimes de toutes les formes de traite, y compris, mais sans s'y limiter, un abri, des services psychosociaux, une aide juridique et une assistance au rapatriement», de «désagréger les données d'application de la loi sur la traite des êtres humains et les crimes liés au trafic de migrants», d'«augmenter l'offre de services spécialisés pour les populations vulnérables à la traite et/ou le soutien financier ou en nature aux ONG qui fournissent ces services», de «veiller à ce que les victimes ne soient pas punies pour des actes illégaux que les trafiquants les ont obligés à commettre, tels que les violations de l'immigration et de la prostitution» et de «mettre en œuvre des campagnes nationales de sensibilisation contre la traite». Malgré une tendance récente à l'augmentation du nombre de condamnations prononcées pour des faits relevant de la traite humaine en Afrique et au Moyen-Orient, «le nombre total [de condamnations] dans ces régions reste très faible», explique le même rapport. Le rapport, compilant des données de l'année 2020, note qu'à cette date jamais les pays connaissant des situations de conflits armés n'ont été aussi nombreux au cours des trois dernières décennies. Or, l'existence d'un conflit armé «accroît le risque de traite d'êtres humains» car ces conflits s'alimentent de la défaillance des autorités, de déplacements forcés de populations, de la dissolution des structures familiales et d'une précarité économique, souligne le département d'Etat des Etats-Unis.