La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton, a présenté, mardi à Washington, le rapport sur le trafic d'êtres humains. À ce jour, le gouvernement algérien n'a pas élaboré une politique de lutte contre le trafic d'êtres humains. «Le gouvernement algérien ne se conforme pas pleinement aux normes minimales requises pour l'éradication du trafic d'êtres humains», souligne le dernier rapport du département d'Etat américain sur le trafic d'êtres humains. Même si l'Algérie a approuvé, en janvier 2009, une nouvelle législation incriminant le trafic d'êtres humains pour le travail et l'exploitation sexuelle, elle n'a pas fait de progrès en matière de répression de ce trafic et de protection des victimes. «À ce jour, le gouvernement algérien n'a pas élaboré une politique de lutte contre le trafic d'êtres humains ou un plan d'action national qui compléterait la nouvelle loi (de janvier 2009)», déplore encore le rapport. Ce dernier a été présenté mardi à Washington, par la secrétaire d'Etat, Hillary Clinton. Rappelant que l'Algérie est un pays de transit pour les hommes et femmes victimes du trafic en provenance d'Afrique subsaharienne et à destination de l'Europe, à des fins d'exploitation commerciale sexuelle et de travail forcé, le département d'Etat relève que les réseaux criminels subsahariens au sud de l'Algérie facilitent le transit. «Parmi un nombre estimé entre 5.000 et 9.000 immigrants clandestins, quelque 4.000 à 6.000 seraient victimes de trafic, dont environ 1.000 sont des femmes», fait-il savoir. «Le gouvernement n'avait pas utilisé le nouveau texte de loi pour poursuivre, condamner ou sanctionner les trafiquants», poursuit encore le rapport. Notant que le gouvernement algérien n'a pas amélioré les services ou la protection apportés aux victimes au cours de la période couverte par le rapport. Le département d'Etat américain déplore également que l'Algérie n'ait pas recouru aux procédures systématiques pour l'identification des victimes du trafic parmi les populations vulnérables, telles que les femmes étrangères arrêtées pour prostitution ou immigration illégale. En l'absence de ces procédures, ces victimes ont continué à encourir le risque de la détention pour des actes illicites, commis dans le sillage du trafic indique le rapport. Il reproche au gouvernement algérien de n'avoir pas fourni aux victimes étrangères d'alternatives juridiques à leur rapatriement dans leurs pays où elles pourront connaître des difficultés ou faire l'objet de représailles. Citant des ONG locales, le rapport souligne que le gouvernement algérien ne fournit pas de formation spécialisée à ses fonctionnaires pour détecter le trafic ou aider les victimes. La même source note au passage qu'il n'existe aucun service pour orienter les victimes vers d'autres départements.