Le groupe djihadiste Etat islamique (EI) a revendiqué lundi l'explosion à la voiture piégée survenue la veille dans la ville libyenne de Sebha (sud) et ayant entraîné la mort de deux agents des forces de l'ordre. Deux agents de sécurité ont été tués et cinq autres blessés dimanche dans cet attentat visant un checkpoint à Sebha, ville désertique située à 750 km au sud de la capitale Tripoli. Dans un communiqué diffusé par son agence de propagande Amaq, l'EI a revendiqué cette attaque menée par un de ses «chevaliers» contre un «poste de contrôle de la milice» du maréchal Khalifa Haftar, homme fort de l'Est libyen et chef de l'autoproclamée Armée nationale libyenne (ANL), avançant un bilan de quatre morts. Le chef du gouvernement libyen de transition, Abdelhamid Dbeibah, a condamné dimanche un «acte terroriste lâche» et présenté ses condoléances aux familles des deux «martyrs». Il s'agit de la première attaque djihadiste menée par l'EI dans le pays depuis plus d'un an, rappelle le SITE Intelligence Group, organisme spécialisé dans la surveillance des sites internet islamistes. Chef-lieu du Fezzan, la province sud de la Libye, la ville de Sebha a été le théâtre de plusieurs attaques jihadistes ces dernières années. La Libye a plongé dans le chaos avec la chute en 2011 du régime de Mouammar Kadhafi, un chaos marqué par l'existence de pouvoirs rivaux, par des violences sanglantes et par la présence de milices, de combattants étrangers et de groupes jihadistes. L'interminable transition politique libyenne s'est accompagnée d'une désintégration de l'appareil sécuritaire, favorisant l'arrivée dans le pays d'Afrique du Nord de groupes djihadistes, au premier rang desquels figure l'EI dès 2014. Cet attentat intervient alors que la Libye est engagée dans un processus politique parrainé par l'ONU ayant permis l'installation, en mars, d'un gouvernement de transition dirigé par Abdelhamid Dbeibah chargé de réunifier le pays et de préparer un double scrutin législatif et présidentiel crucial prévu en décembre.