Le gouvernement espagnol poursuit les renvois vers le Maroc des migrants arrivés la semaine dernière à Sebta. Au même moment, le chef de la formation ultranationaliste d'extrême-droite Vox, opposé à l'immigration, Santiago Abascal, a appelé ses partisans à manifester dans la ville revendiquée par le Maroc, mais les autorités ont interdit les cocnentrations prévues. La Délégation gouvernementale à Sebta a interdit le rassemblement prévu par le président du parti d'extême droite Vox, Santiago Abascal, lundi soir, sur la Plaza de los Reyes et les mobilisations qui, en parallèle, étaient promues à travers les réseaux sociaux dans le ville portuaire, mais des images diffusées ce 24 mai ont montré des affrontements entre Marocains et Espagnols. Dans un communiqué, l'autorité gouvernementale a précisé qu'«après avoir pris connaissance de l'existence de plusieurs concentrations prévues à Sebta et compte tenu de la possibilité que ces mobilisations présentent un risque pour la sécurité publique et de la situation actuelle dans notre ville, il a été résolu d'interdire ces rassemblements.» De l'avis de la Délégation, «dans la situation dans laquelle se trouve Sebta actuellement, avec près d'un millier de mineurs marocains entrés irrégulièrement la semaine dernière, tassés dans des abris et des centaines d'autres errant encore dans les rues, nous devons tous unir nos efforts pour favoriser un retour à la normalité» «Ce n'est pas le moment des tensions et de troubler la coexistence pacifique à Sebta», a annoncé la Délégation, qui a lancé un appel «à tous les citoyens» pour qu'ils agissent «de manière responsable». Toutefois, le parti de Santiago Abascal a annoncé qu'il ferait appel de de cette décision devant la justice. Le parti critique assure qu'il s'agit d'un «acte dictatorial et arbitraire» qui «ne cherche qu'à faire taire Vox». Le dirigeant de Vox a averti que Sebta «souffre de la négligence du gouvernement, qui a abandonné la surveillance des frontières, et les habitants ne sont même pas autorisés à manifester pour exiger la protection et les mesures que le gouvernement leur doit». Vox entendait avec ce deuxième acte public en moins d'une semaine à Sebta «mettre les villes "autonomes" et leurs frontières au centre de l'agenda politique, surtout après les derniers événements». «Abascal, qui a organisé ce dimanche un événement public à Séville, prévoit de se rendre dans la ville [de Sebta] avec une représentation du groupe parlementaire de son parti en Andalousie dirigé par son président, Macario Valpuesta, et son porte-parole, Manuel Gavira, qui ont annoncé qu'ils cesseraient de soutenir le gouvernement autonome du PP s'il met en œuvre des décisions pro-migrants». Quasiment inconnu en 2018, Vox est entré en force au Parlement espagnol à l'issue des précédentes législatives de 2019, dans un pays où l'extrême droite était marginale depuis la fin de la dictature franquiste en 1975. La ministre espagnole des Affaires étrangères, Arancha Gonzalez Laya, a justifié à la radio la décision d'accueillir en Espagne le chef du Polisario. Elle a exclu que le désaccord entre Madrid et Rabat sur ce sujet puisse être à l'origine de l'arrivée la semaine dernière de plusieurs milliers de migrants marocains à Sebta. Selon la ministre, des responsables marocains ont «assuré» hier les autorités espagnoles que cette arrivée massive de migrants «n'était pas le fruit du désaccord».