Les conservateurs sont sortis renforcés dimanche des élections législatives en Espagne, remportées devant les socialistes qui ont résisté à la coalition dirigée par le parti anti-austérité Podemos dans un scrutin assombri par le Brexit. Le Parti populaire (PP) du chef du gouvernement sortant Mariano Rajoy a consolidé sa position, avec 137 députés, 14 de plus que lors des élections de décembre qui avaient conduit à un blocage politique. La majorité absolue de 176 sur 350 à la chambre continue cependant à lui échapper. Le Parti socialiste (PSOE), qui alterne au pouvoir avec le PP depuis plus de 30 ans, reste la première force d'opposition. Il n'a obtenu que 85 sièges, contre 90 en décembre, ce qui était déjà le pire résultat de son histoire récente. La coalition Unidos Podemos, formée par Podemos et le petit parti Izquierda Unida, héritier du Parti Communiste, a obtenu 71 sièges. Le même total qu'en décembre quand Podemos avait eu 69 députés et Izquierda Unida deux. Entre-temps ils ont toutefois perdu 1,2 million de voix en raison du système électoral. Les tractations pour former un gouvernement pourraient aller plus vite que la dernière fois, les conservateurs ayant une avance plus confortable. Aucun parti ne voulait alors gouverner avec le PP, affaibli par de nombreux scandales de corruption et la dure politique d'austérité qu'il avait imposée au pays pour le sortir de la crise. Rajoy table cette fois sur la division de la gauche pour qu'elle le laisse former un gouvernement et évite ainsi aux électeurs exaspérés un troisième retour aux urnes. Il a revendiqué dimanche soir le droit de gouverner. « Nous avons gagné les élections (…) nous revendiquons le droit de gouverner », a-t-il déclaré à ses partisans réunis au quartier général du Parti populaire dans le centre de Madrid.