Brahim Ghali, qui fait l'objet d'une plainte en Espagne pour «tortures» déposée par un dissident sahraoui, affronte de lourdes accusations de viol qui pèsent sur son avenir. Brahim Ghali, dont l'hospitalisation en Espagne a provoqué une vive polémique, affronte des accusations de crimes contre l'humanité mais aussi des accusations de viol, alors que sa victime avait appelé les autorités espagnoles à le traduire en justice alors que des voix accusent Madrid «receler chez elle une personne qu'elle aurait dû remettre entre les mains de la justice». «Il y a quelques jours, j'ai appris par les médias que Brahim Ghali, l'homme qui m'a violée, est ici, [en Espagne]. Je suis très reconnaissante envers ce pays parce qu'il m'a donné l'occasion de porter plainte contre lui tout en reconnaissant mes droits; mais je souhaite qu'il soit jugé pour ses crimes et je saurais gré aux autorités des efforts qu'elles tenteront dans cette voie. Que rien ne retarde l'expédition de la justice», a déclaré Khadijatou Mahmoud dans une vidéo devenue virale. Interrogée par Financial Afrik, Mme Mahmoud s'est déclarée «prête à mener son combat jusqu'au bout». Selon la même source, «les faits remontent à 2010, la jeune Khadijatou Mahmoud se présente devant la représentation du Polisario à Alger pour obtenir une autorisation de sortie des camps. Une ONG d'aide humanitaire l'avait invitée en Italie, en reconnaissance de l'aide qu'elle lui avait apportée lors d'une mission effectuée dans les camps de Tindouf. En ce moment là, Khadijatou prenait du service en tant que traductrice» auprès d'un haut responsable séparatiste. Elle affirme avoir été violée par Brahim Ghali dans «l'ambassade» du Polisario à Alger «J'ai quitté les lieux alors que je saignais», se souvient-t-elle aujourd'hui. «De la douleur physique, mais aussi et surtout, de graves séquelles psychiques qui ne sont toujours pas près de s'effacer. Près d'une décennie après cette agression, Khadijatou Mahmoud poursuit toujours son combat pour obtenir réparation, notamment auprès de l'Audience nationale, la plus haute juridiction en Espagne, où elle avait déposé plainte pour viol contre celui qui est aujourd'hui le chef du Polisario» précise Financial Afrik. Mme Mahmoud confie pour la même source que «pour des raisons familiales et culturelles mais également par crainte d'être persécutée, elle n'a pu révéler son drame et dénoncer son violeur que de retour en Espagne en 2018 avec le soutien de sa famille adoptive et de ses collègues humanitaires.» Le même média s'interroge si Mme Mahmoud «parviendra-t-elle à avoir gain de cause dans ce dossier qui peste la sardine à mille lieux» et si «L'Espagne qui avait invoqué la compétence universelle dans l'affaire Pinochet peut-elle à minima retenir la compétence juridictionnelle vis-à-vis d'un chef [d'une entité] qu'elle ne reconnaît pas». «Soutenue par une avocate et assistée par une psychologue, la victime présumée devrait, dans ce combat de David contre Goliath, ne pas se faire trop d'illusions. Certes, ce mercredi, le leader séparatiste, à la tête de son mouvement depuis 2016, serait convoqué (information démentie par le Polisario) par la justice espagnole mais pour une autre affaire» a-t-on conclu.