Un don de près de 5 000 livres a été offert par l'association Littératures Itinérantes aux établissements pénitentiaires marocains, lors d'une cérémonie organisée mardi à la prison centrale de Kénitra. Mis à disposition au cours de cette cérémonie marquée par la présence de responsables de la Délégation générale à l'administration pénitentiaire et à la réinsertion (DGAPR), ces bouquins viennent étoffer le fond documentaire des bibliothèques des établissements pénitentiaires bénéficiaires. Se rapportant aux différents domaines et disciplines, ces publications sont à même d'aider les pensionnaires des établissements pénitentiaires à accéder aux dernières parutions scientifiques et culturelles, comme elles leur permettront de poursuivre dans les meilleurs conditions leurs études et de perfectionner leurs recherches universitaires. A cette occasion, le chef de la division de qualification et d'action éducative et sociale des détenus à la DGAPR, Benaissa Bennacer, a relevé que les 5.000 livres offerts par l'Association, en coordination avec la Délégation générale, viennent enrichir les 70 bibliothèques des établissements pénitentiaires, qui comptent plus de 100 000 ouvrages. Cette action est à même de créer une dynamique culturelle au sein de l'établissement pénitentiaire et consacrer la place de la lecture au service de la réinsertion, a souligné M. Bennacer dans une déclaration à la presse, estimant que les livres offriront aux détenus un voyage, depuis cet espace fermé, vers des dimensions culturelles, artistiques et créatives. Littératures itinérantes est une association qui a pour vision la défense des livres et la promotion de la lecture, a fait savoir M. Yazami, insistant sur l'impératif de promouvoir la lecture à l'intérieur des prisons, car le détenu, a-t-il dit, a le droit de jouir de ses droits culturels comme tout autre citoyen. «Amener le livre en prison c'est amener la liberté», a estimé, de son côté, la présidente de l'association Mme Nadia Essalmi, notant que la lecture, qui ne reconnaît ni frontières ni barreaux, est véritable moyen d'évasion. «Nous souhaitons, à travers cette action, aider les détenus à s'instruire en passant du temps en compagnie des livres et de la littérature», a-t-elle expliqué, remerciant tous les gens qui ont contribué à cette initiative. C'est une collecte de plusieurs personnes qui concerne uniquement la ville de Rabat mais qui sera suivie d'autres actions similaires dans les villes marocaines, a tenu à préciser Mme Essalmi, notant que, dans l'itinérance même, le livre voyage dans plusieurs villes et pourquoi pas dans les prisons. M.A, un prisonnier qui prépare un master en sciences politiques et une licence en sciences du langage a considéré les livres comme une fenêtre par laquelle «nous gardons un regard sur la société». Cet énorme capital scientifique aidera à meubler l'espace temps du détenu à travers la lecture et les études, a-t-il ajouté, estimant que cette action est de nature à promouvoir la lecture comme moyen permettant d'apaiser la souffrance, de sortir de l'isolement et de faciliter la réinsertion au sein de la société.