Les marches du mouvement pro-démocratie du Hirak en Algérie ont été marquées vendredi 26 mars par des dizaines d'arrestations à travers tout le pays, selon des organisations de défense des droits humains, dont un Marocain, condamné à une amende. À Alger, un ressortissant marocain a été arrêté à la fin de la manifestation hebdomadaire qui a rassemblé des milliers de personnes dans le centre de la capitale, ont indiqué les sources de Barlamane.com, une information confirmée après par le Comité national de libération des détenus (CNLD). Ce Marocain, accusé par les relais médiatiques du régime d'avoir «infiltré le Hirak» a été condamné à une amende de 20 000 dinars (1 355 dirhams). Mohamed Benaissa, académicien algérien, a dénoncé «le traitement subi par cette personne de la part des autorités et de la police politique algériennes», se demandant «comment pouvait-il infiltrer une marche grandeur nature ?». «Cette interpellation a l'air d'une manœuvre fomentée à la hâte» a-t-il asséné. L'avocat algérien Abderrahmane Saleh a indiqué «avoir été surpris de l'accusation imputée au ressortissant marocain», épinglant «les machinations médiatiques opérées par le régime pour ternir l'image du Hirak». Pour rappel, la Ligue algérienne de défense des droits de l'Homme (LADDH) a fait état de «dizaines d'interpellations dans plusieurs wilayas (préfectures) à Alger, Blida, Tiaret et Relizane». La plupart des personnes arrêtées ont été relâchées en fin de journée, a-t-elle noté «La LADDH, tout en exprimant sa pleine solidarité avec le mouvement Hirak, dénonce cette répression et réitère son appel à l'arrêt de la répression et de la diabolisation du Hirak, et rappelle le respect des libertés publiques et des droits humains», a affirmé le vice-président de la Ligue, Saïd Salhi. Sur les réseaux sociaux, les internautes ont dressé des commentaires hostiles au pouvoir et à l'armée, le pilier du régime. Ils ont pointé du doigt l'arrestation du ressortissant marocain, destinée à détourner le regard sur l'essentiel, la décision impopulaire du président Abdelmadjid Tebboune d'organiser des élections législatives anticipées le 12 juin, la grave crise politique et socio-économique qui frappe le pays et l'impasse politique.