Le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a été interpellé mercredi sur la responsabilité de l'Algérie dans le blocus imposé aux camps de Tindouf, en violation du droit international humanitaire. "L'Algérie doit cesser d'entraver de quelque manière que ce soit l'accès humanitaire aux camps de Tindouf", a souligné l'ambassadeur représentant du Maroc auprès de l'Office des Nations Unies à Genève, Omar Zniber qui s'exprimait lors de la 80e réunion du Comité permanent du programme du Haut-Commissaire. M. Zniber qui intervenait au titre du Point 3 de l'ordre du jour relatif à la mise à jour régionale sur les opérations du HCR au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, a relevé que l'Algérie ne peut pas se soustraire à ses obligations et aux dispositions du droit international et doit assurer "un accès humanitaire sûr et illimité aux camps de Tindouf". Il a attiré l'attention également sur l'insécurité prévalant dans les camps de Tindouf, dénonçant les attaques et les incidents ciblant non seulement la population civile, mais aussi les acteurs humanitaires et le personnel de l'ONU. "En octobre dernier, des groupes armés ont pénétré de force dans les locaux du HCR à Rabouni et profané publiquement son drapeau dans une action de provocation", a-t-il rappelé. L'ambassadeur a invité le HCR, compte tenu de son rôle dans la coordination des efforts humanitaires des Nations Unies dans les camps de Tindouf, à mener une enquête pour mettre la lumière sur les récents incidents de sécurité signalés dans ces camps, principalement ceux qui visent le personnel humanitaire du HCR et des Nations Unies, et sur les mesures nécessaires pour combler les lacunes de sécurité dans lesdits camps. En outre, le Maroc continue, a-t-il dit, d'exprimer sa vive préoccupation concernant la dévolution des pouvoirs et du territoire par l'Algérie à un groupe séparatiste et armé, ce qui constitue une situation exceptionnelle et sans précédent en droit international. M. Zniber a dénoncé également la militarisation des camps de Tindouf en violation des obligations internationales stipulant que les pays hôtes assument la responsabilité d'assurer le caractère humanitaire de l'asile. Il s'est élevé, de même, contre le recrutement forcé d'enfants soldats dans des milices armées dans les camps de Tindouf au mépris de la législation internationale de protection de l'enfant, avec la complicité de l'Algérie, outre le détournement continu de l'aide humanitaire par des dirigeants des camps pour fructifier leurs fortunes personnelles et financer l'achat d'armements notamment des chars et des missiles sol-air. Dans ce contexte, l'ambassadeur a souligné que le détournement de l'aide humanitaire est encouragé notamment la confusion entretenue délibérément sur le nombre des personnes séquestrées dans les camps de Tindouf. Il a rappelé, à cet égard, les appels adressés à maintes reprises au HCR pour qu'il procède à l'enregistrement de cette population, conformément à son mandat et aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité, en tenant compte du fait que le recensement améliore la transparence des opérations du HCR en réduisant le risque de fraude et de détournement.