Le président de la Fédération algérienne de football (FAF), Kheïreddine Zetchi est devenu l'ennemi numéro 1 dans son pays. La CAF vient de s'aligner sur les statuts en vigueur à la FIFA et Fouzi Lekjaa, deuxième vice-président de la CAF, a été élu au Conseil de l'instance souveraine de football. Trop de coups à encaisser. «Kheïreddine Zetchi traître», «Kheïreddine Zetchi a traîné son pays dans la boue, a dépassé les lignes rouges», «Kheïreddine Zetchi doit quitter ses fonctions» : en Algérie, la presse locale veut brûler le président de la FAF après la victoire de Fouzi Lekjaâ deuxième vice-président de la CAF, élu au Conseil de l'instance souveraine de football au détriment de Zetchi, dont le dossier a été rejeté par la FIFA. Le journal Annahar, dans son édition du 14 mars, dénonce «l'esprit d'aventure et de confusion de Zetchi qui met en péril les affaires extérieures algériennes», critiquant «cette politique de faux-fuyants, de dissimulation et de demi-mesures suivie depuis le premier jour» qui a donné lieu à «une victoire diplomatique et sportive marocaine». Le ministère de la jeunesse et des sports algérien n'y va pas de main morte : «Tu nous as mis devant le fait accompli !». Les paroles sont des paroles ; les actes, ils viennent d'être rappelés et caractérisés par Fouzi Lekjaâ : Les conditions d'une candidature pour devenir membre de la CAF (qui regroupe actuellement 54 fédérations), annoncées dans l'article 4, se sont alignées à celles d'une candidature pour devenir membre de la FIFA (qui regroupe actuellement 208 fédérations) et énoncés dans l'article 10 des statuts de l'instance mondiale. Une fédération doit ainsi représenter un pays reconnu par la communauté internationale et une fois cette fédération créée, elle peut postuler pour entrer à la CAF et sa requête sera alors soumise au comité gérant les fédérations. Un coup de magie signé Fouzi Lekjaâ, qui a mis en échec les manigances des responsables algériens destinées à légitimer les menées sportives des séparatistes. «C'est par l'habileté, par la prévoyance, par l'esprit de suite que Fouzi Lekjaâ a brillé, il a montré sa supériorité, réussi à rallier une certaine majorité à sa cause, tandis que Zetchi ne combat qu'à demi, et ses incessantes concessions sont incompréhensibles» reconnaît El Khabar Erriadhi. Cette prouesse marocaine fait grincer des dents en Algérie. De nombreux observateurs y décèlent l'amateurisme et le peu de poids d'Alger sur l'échelle africaine, et la presse marocaine a salué «un coup de maître conforme à la dignité et aux intérêts du Maroc.» L'hôte de l'AG du 12 mars, qui n'est d'autre que le président de la Fédération marocaine, a tenu à préciser « qu'il faut aller vers cette union, en accompagnement étroit et intelligent avec la maison mère, qui est la Fifa ». Le Sud-Africain Patrice Motsepe, a été élu comme prévu par acclamation, président de la Confédération africaine de football, vendredi 12 mars à Rabat. Motsepe a exprimé sa «gratitude» pour ce «très grand honneur» tout en remerciant le président de la FRMF. Il a évoqué «les défis auxquels le foot africain est confronté» et promis de s'appuyer sur «la sagesse collective» pour travailler «dans l'unité».