Les États-Unis se préparent à franchir le sombre cap des 500 000 morts de la Covid-19, au moment où nombre d'indicateurs, au premier rang desquels le rythme des vaccinations, offrent de vraies lueurs d'espoir. «C'est terrible, c'est horrible», a réagi dimanche l'immunologue Anthony Fauci, conseiller de Joe Biden, à l'évocation de ce palier macabre. Selon les chiffres de l'Université Johns Hopkins qui fait référence, le décompte s'élevait dimanche matin à un peu plus de 497 000 morts. Le premier mort de la Covid-19 aux États-Unis avait été annoncé il y a un an, le 29 février 2020. Il s'était passé environ trois mois avant que le pays ne franchisse la barre des 100 000 morts. Le seuil des 400 000 décès avait été dépassé en janvier, à la veille de l'investiture de Joe Biden, qui a fait de la lutte contre la pandémie la priorité absolue de son début de mandat. «Tout ce chagrin...» «500 000 ! C'est près de 70 000 de plus que tous les Américains morts pendant la Seconde Guerre mondiale, sur une période de quatre ans», a souligné vendredi le locataire de la Maison-Blanche. «Tout ce chagrin... toute cette peine... toute cette douleur...», a-t-il ajouté. Mais lors de son allocution dans une usine de vaccins Pfizer, à Kalamazoo dans le Michigan, le 46e président de l'histoire a aussi souligné combien le rythme actuel des vaccinations était porteur d'espoir. Avec une moyenne de 1,7 million d'injections quotidiennes, qui devrait encore augmenter dans les semaines à venir, il s'est dit confiant dans la capacité d'atteindre 600 millions de doses (de quoi vacciner l'ensemble de la population) disponibles d'ici fin juillet. Au total, plus de 61 millions de personnes ont pour le moment reçu l'un des deux vaccins autorisés aux États-Unis (Pfizer/BioNTech et de Moderna), dont 18 millions qui ont eu les deux injections requises. Autre signe encourageant : après un pic de l'épidémie en janvier, la moyenne hebdomadaire des morts et celle des nouveaux cas sont nettement en baisse, selon les données de la Covid-19 Tracking Project. «Défi logistique» La vague de froid polaire et les tempêtes de neige qui frappent le pays depuis plus d'une semaine ont néanmoins ralenti la campagne de vaccination. La distribution de 6 millions de doses à été retardée et les 50 États américains sont impactés par ces retards dus aux intempéries, a détaillé vendredi Andy Slavitt, conseiller de la Maison-Blanche pour la lutte contre le coronavirus. Il n'y a jamais, jamais, jamais eu de défi logistique plus grand que ce que nous essayons de faire, mais nous sommes en train d'y arriver Joe Biden, à propos de la distribution des précieux flacons et des injections Le variant britannique du coronavirus doit-il faire redouter un nouveau pic du nombre de cas aux États-Unis ? «Je ne pense que pas que ce soit inévitable», a soutenu le Dr Fauci. « Les vaccins que nous distribuons actuellement-Moderna et Pfizer-fonctionnent très bien contre ce variant », a-t-il ajouté, insistant sur l'importance de vacciner «aussi rapidement que possible». Interrogé sur le calendrier de retour à la normale pour les Américains, le célèbre immunologue, s'est montré extrêmement prudent. «Nous ne savons pas, nous ne savons pas», a-t-il martelé, évoquant l'espoir d'un «certain degré de normalité» d'ici la fin de l'année. Pour illustrer ce cap du demi-million de décès, le New York Times a choisi, en une, une infographie : une large colonne verticale où chaque petit point représente un Américain mort. Le bas de la colonne, qui représente les décès de ces derniers mois, est particulièrement sombre. Presque uniformément noir.