Après des débuts chaotiques en décembre, les États ont augmenté la cadence : 46,3 millions de doses ont été administrées et au moins 34,7 millions de personnes ont reçu au moins une dose, soit environ 10 % de la population. Joe Biden a annoncé jeudi l'achat de 200 millions de doses supplémentaires de vaccin contre la Covid-19, qui devraient permettre aux États-Unis de posséder assez de doses d'ici fin juillet pour vacciner la grande majorité de la population. Ces 200 millions de doses supplémentaires — 100 millions à la société Moderna et 100 millions à Pfizer — s'ajoutent aux 200 millions de doses déjà commandées à chaque société. «Nous sommes désormais en voie d'avoir suffisamment de doses pour 300 millions d'Américains d'ici la fin juillet», a déclaré le président américain jeudi, le chiffre correspondant à la totalité de la population adulte américaine. La campagne de vaccination aux États-Unis est entrée le même jour dans une nouvelle phase avec la distribution de doses dans des milliers de pharmacies du pays, alors que le nombre de cas confirmés continue de reculer. Le gouvernement doit fournir un million de doses à quelque 6500 pharmacies, où les Américains ont l'habitude de se faire vacciner contre la grippe. Elles doivent injecter les premières doses dès vendredi. Au total, environ 40 000 pharmacies feront partie du programme. Le gouvernement a également accéléré la production de vaccins, ouvert des sites de vaccination supplémentaires et lancé une campagne pour les moins privilégiés comme les sans-abri. Après des débuts chaotiques en décembre, les États ont augmenté la cadence : 44,8 millions de doses ont été administrées et au moins 33,8 millions de personnes ont reçu une ou deux doses, soit environ 10 % de la population. Selon les projections, «la pleine saison» vaccinale pourrait débuter en avril, « quand pratiquement tout le monde » pourra recevoir une injection, a affirmé sur NBC Anthony Fauci, principal conseiller médical sur la pandémie du président. Les États-Unis sont le pays le plus touché par la pandémie tant en nombre de morts que de cas, avec plus de 470 000 décès pour plus de 27 millions de cas recensés, selon le comptage de l'université Johns Hopkins. Mais depuis le pic du 8 janvier, les courbes de cas positifs, d'hospitalisations et de décès sont en baisse continue. Pourtant, une certaine confusion continue de régner dans la distribution de vaccins, effectuée en fonction de la taille des États et dont certains se plaignent de recevoir des stocks trop limités. La Californie, État le plus peuplé et le plus endeuillé du pays, souffre ainsi d'une pénurie de doses et cinq sites de vaccination de Los Angeles vont devoir fermer temporairement. Inégalités La campagne de vaccination a aussi mis en lumière les inégalités raciales et économiques. À Washington, la capitale fédérale où la population afro-américaine est majoritaire, les flacons ont été attribués de façon disproportionnée aux habitants des quartiers aisés et blancs, plus prompts à prendre rendez-vous par téléphone ou en ligne. Les communautés afro-américaine et hispanique, pourtant plus touchées par la Covid-19, sont également réticentes à se faire vacciner, l'histoire ayant montré un racisme structurel dans le système de santé américain. Entre la population vaccinée et celle déjà infectée et rétablie, environ 40 % des habitants bénéficient d'une certaine immunité, selon les estimations, ce qui contribue aussi à la baisse des nouveaux cas. Mais les autorités sanitaires craignent la propagation des variants du coronavirus identifiés au Brésil, en Afrique du Sud et surtout au Royaume-Uni, contre lesquels les vaccins actuels sont moins efficaces. «Nous prenons au sérieux» le variant britannique, a affirmé sur la radio NPR le Dr Fauci, estimant qu'il «pourrait devenir dominant aux États-Unis d'ici la fin du mois de mars». Ce variant B.1.1.7, a-t-il expliqué, «se propage plus efficacement et certaines données montrent qu'il pourrait causer des infections plus sérieuses». Il pourrait faire remonter les cas positifs en flèche, comme en Irlande où l'épidémie était pourtant contenue fin décembre. «Si nous pouvons mettre en place une distribution efficace du vaccin en poursuivant les mesures de sécurité sanitaires, nous espérons être capables de contenir sa propagation», a soutenu Anthony Fauci. En attendant, les autorités sanitaires ont réaffirmé l'importance du port du masque. Une étude rendue publique mercredi a montré que le port de deux masques superposés, ou d'un masque très ajusté, permettait de faire baisser les risques de contamination. Et le Dr Fauci a plaidé pour que les personnes vaccinées continuent à porter un masque. «Les vaccins protègent contre les infections avec des symptômes, mais nous ne connaissons pas leur niveau de protection contre les infections asymptomatiques», a-t-il déclaré.