Pour combattre le changement climatique, le président élu Joe Biden va réengager les Etats-Unis dans l'accord de Paris sur le climat, et doit selon toute vraisemblance bloquer la construction d'un oléoduc au risque de froisser ses relations avec le Canada. La nouvelle administration prévoit d'imposer des limites strictes en matière de méthane pour les nouvelles infrastructures pétrolières et gazières, a indiqué à Vox un porte-parole de l'équipe de transition du président élu, Jamal Brown. Et si John Kerry représentera l'Amérique dans les négociations internationales sur le climat, les affaires intérieures seront menées par Gina McCarthy, première conseillère nationale sur l'environnement. Il existe de nombreuses mesures à la portée du démocrate pour effacer les dommages environnementaux causés par son prédécesseur. Joe Biden peut notamment rétablir la série de réglementations environnementales annulées par Donald Trump – des normes d'émissions des voitures à la pollution atmosphérique industrielle, tout en dévoilant de nouvelles normes comme la protection de 30% des terres et des eaux américaines d'ici 2030. Le président démocrate présentera au Congrès le mois prochain son plan de 2 000 milliards de dollars pour le climat, censé placer durablement les mesures vertes au cœur de l'économie américaine. Il promet « de faire face à la crise climatique, de construire une économie basée sur l'énergie propre, de s'attaquer à l'injustice environnementale et de créer des millions d'emplois syndicaux bien rémunérés« . Ces mesures sont très similaires au « green new deal » préconisé par la frange progressiste du parti démocrate. Les défis politiques et techniques sont importants, et Joe Biden sera soumis à des pressions pour ne pas réduire trop rapidement les combustibles fossiles, en particulier le gaz naturel, qui a aidé les Etats-Unis à réduire leurs émissions pendant une décennie et qui est considéré comme une énergie de transition essentielle. Mais il arrive aussi à un moment où le changement climatique est reconnu à un niveau record et où le public américain est désireux d'agir. Un sondage mené après l'élection et publié la semaine dernière par un programme de l'université Yale a révélé qu'une majorité des électeurs des deux partis soutenait les politiques visant à réduire la pollution au carbone et à promouvoir les énergies propres. Plus de la moitié estime que le réchauffement climatique doit être une priorité importante, voire très importante pour le président et le Congrès, tandis que deux tiers voient dans le développement de sources d'énergie propre une priorité élevée ou très élevée.