Deb Haaland, choisie par le président élu pour prendre la tête d'un vaste département chargé des ressources naturelles, devrait devenir la première Amérindienne de l'histoire du pays à occuper un poste ministériel. Joe Biden a annoncé, jeudi 17 décembre, la composition de l'équipe qui devra faire face à la «menace existentielle» du changement climatique, dont la parlementaire Deb Haaland, qui devrait devenir la première ministre amérindienne de l'histoire du pays, et l'ex-gouverneure Jennifer Granholm, chargée de l'énergie. Le président américain élu a choisi Mme Haaland, 60 ans, pour diriger le ministère de l'intérieur, nouveau symbole de la diversité souhaitée par le démocrate dans son futur gouvernement. Dans un communiqué, M. Biden a en outre confirmé son intention de nommer l'ancienne gouverneure du Michigan Jennifer Granholm ministre de l'énergie, et Michael Regan, un Afro-Américain ayant travaillé dans les administrations de Bill Clinton et George W. Bush, à la tête de l'Agence américaine de protection de l'environnement (EPA). «Cette équipe brillante, novatrice et qui a fait ses preuves sera prête dès le premier jour à affronter la menace existentielle que représente le changement climatique», a salué Joe Biden. «Historique» Si sa nomination est confirmée par le Sénat, Deb Haaland deviendra la première Amérindienne à occuper un poste ministériel, et pas n'importe lequel : le ministère de l'intérieur, un département qui gère notamment les vastes ressources naturelles des terres fédérales, comme les parcs nationaux, mais aussi les réserves indiennes. Membre de la tribu Laguna Pueblo installée au Nouveau-Mexique, elle sera également chargée d'appliquer l'ambitieux programme de M. Biden pour lutter contre le changement climatique. Il a ainsi promis de ne plus accorder de permis de forage gazier ou pétrolier dans les zones fédérales. Mme Haaland «a passé sa carrière à se battre pour les familles, dont les Nations tribales, les communautés rurales et les communautés de couleur», a dit jeudi le président élu. Sa nomination est un moment «historique» pour les Etats-Unis, a applaudi l'ancienne secrétaire d'Etat et candidate démocrate à la présidentielle de 2016 Hillary Clinton, sur Twitter. Un gouvernement «qui ressemble à l'Amérique» Michael Regan, nommé jeudi par Joe Biden à la tête de l'EPA, s'y était déjà longtemps occupé des questions de qualité de l'air durant les mandats de Bill Clinton et George W. Bush. Il est depuis 2017 à la tête du département de l'environnement de l'Etat de Caroline du Nord. Les appels à ouvrir le gouvernement aux minorités se sont multipliés depuis la victoire de Joe Biden, qui a promis un gouvernement « qui ressemble à l'Amérique ». Jennifer Granholm, 61 ans, fine connaisseuse du secteur automobile et partisane des énergies propres, aura quant à elle la charge, en tant que ministre de l'énergie, de mettre en œuvre certains points-clés du programme de M. Biden, comme le développement des alternatives aux énergies fossiles et de bâtiments moins gourmands en énergie. Cette ancienne gouverneure du Michigan de 2003 à 2011 a eu l'occasion de se frotter aux grands groupes automobiles basés à Detroit. Elle avait notamment travaillé avec M. Biden quand il était vice-président de Barack Obama à la mise en place du programme de sauvetage de l'industrie automobile en 2008. Joe Biden a également annoncé la nomination de Brenda Mallory en tant que présidente du conseil sur la qualité environnementale, Gina McCarthy comme conseillère nationale sur le climat et Ali Zaidi comme conseiller national adjoint sur le climat. M. Biden présentera les membres de cette équipe samedi dans sa ville de Wilmington, dans le Delaware.