Le premier cas de contamination au variant britannique de la Covid-19 a été confirmé hier par les autorités sanitaires. Il s'agit d'un marocain arrivé d'Irlande à bord d'un bateau en provenance de Marseille. Moulay Said Afif, président de la Société marocaine des sciences médicales (SMSM) et de la Fédération nationale de la santé (FNS) et membre du comité national technique de vaccination, rappelle que la nouvelle souche est plus contagieuse que les autres variantes. «La nouvelle variante du coronavirus est préoccupante, car elle est encore plus contagieuse. Elle pourrait être jusqu'à 70% plus transmissible. Toutefois, elle n'est pas plus virulente. Elle n'a, également, aucune conséquence sur les vaccins développés jusqu'à maintenant», explique-t-il dans une déclaration à Barlamane.com/fr. La capacité de contagion de cette souche n'est pas corrélée à sa dangerosité. Rappelons dans ce cadre que la contamination par le coronavirus se fait généralement par l'intermédiaire de gouttelettes de salive provenant de la toux, des éternuements, ou lors de contacts étroits avec un malade. Elle peut également s'effectuer via des objets contaminés par les sécrétions du nez ou de la gorge (jouets, mouchoirs...). Afin d'expliquer mieux le concept de «contagiosité», le président de la Société marocaine des sciences médicales note que la rougeole, par exemple, est une maladie virale grave extrêmement contagieuse (12 fois). «Une personne atteinte de la rougeole pourrait transmettre la maladie à 12 personnes. S'agissant du cas de la nouvelle souche britannique, une personne testée positive au coronavirus pourrait contaminer jusqu'à 7 personnes. Ce qui constitue un énorme problème puisque les personnes vulnérables à très haut risque pourraient facilement être contaminées et se trouver par la suite dans un état de santé critique, soit une plus forte pression sur le système de santé», détaille-t-il. Une contagiosité plus élevée aura des effets plus graves étant donné que chaque personne infectée va contaminer à son tour davantage de personnes. «Le nouveau variant du SARS-CoV-2, que l'on estime plus contagieux, pourrait ainsi provoquer plus de décès là où il se propage (...) Il faut maintenant opter pour un suivi et une analyse épidémiologiques rigoureux», poursuit-il. Les mesures de précaution, comme porter le masque de manière correcte, se laver régulièrement les mains et respecter la distanciation sociale, restent jusqu'à maintenant le seul moyen de se protéger contre ce virus. S'agissant de la date de lancement de vaccination, le membre du comité national technique de vaccination réaffirme qu'elle reste tributaire du calendrier de livraison des producteurs puisqu'il y a «une forte demande qui n'égale pas la production».