L'exercice de l'armée du régime algérien a mobilisé des chars, des véhicules tout-terrain, des hélicoptères, des avions de combat et des appareils ravitailleurs. L'armée algérienne a procédé à de manœuvres aéroterrestres à Tindouf, selon des images de la télévision publique algérienne diffusées lundi soir 18 janvier. Cet exercice, baptisé Al-Hazm 2021 («Résolution» 2021), s'est déroulé dimanche 17 et lundi 18 janvier sous la supervision du chef d'état-major de l'Armée nationale populaire (ANP), le général Saïd Changriha. Il survient au moment où l'Algérie s'inquiète des dernières évolutions régionales, marquées les multiples reconnaissances internationales de la souveraineté marocaine sur le Sahara. Pendant près d'un quart d'heure, la télévision a montré un exercice tactique à tirs réels de missiles, dont la dernière version du missile antichar russe Kornet. Al-Hazm 2021 a mobilisé des chars, des véhicules tout-terrain, des hélicoptères Mi28, des avions de combat Soukhoï SU-30 MKA et des appareils ravitailleurs Illiouchine IL-78 Midas. Seul armement non russe en démonstration, l'armée algérienne a pour la première fois exhibé un avion américain de reconnaissance électronique Beechcraft 1900 MMSA-Hissar. Ces exercices «s'inscrivent dans le cadre de l'évaluation de la première phase du programme de préparation au combat au titre de l'année 2020-2021», selon un communiqué du ministère de la défense. Ils ont «pour objectif de développer l'expérience au combat», a déclaré le général Changriha dans un discours. «Menaces imminentes» d'ennemis imaginaires ? Evoquant l'instabilité régionale, le chef d'état-major a souligné que l'Algérie «mérite que son armée soit constamment à la hauteur des enjeux auxquels elle fait face aujourd'hui, et qu'elle demeure éternellement libre, souveraine et tenace face aux ennemis d'hier et d'aujourd'hui», sans citer ces ennemis. Dans son numéro de décembre, l'influente revue de l'ANP, El-Djeïch, avait appelé les Algériens à se «tenir prêts à faire face à des "menaces imminentes"». Son éditorial faisait état de «la détérioration de la situation régionale le long de notre bande frontalière et [de] la menace que font peser certaines parties ennemies sur la sécurité de la région ces derniers temps». Plus grand pays d'Afrique, l'Algérie partage plus de 6 500 kilomètres de frontières avec sept pays, dont certains sont en proie à des conflits. Alger a récemment dénoncé des «manœuvres étrangères» visant à la déstabiliser et a pointé du doigt Israël, après la reconnaissance par les Etats-Unis de la souveraineté du Maroc sur ses provinces du Sud. Par ailleurs, un groupe de navires de guerre russes – composé d'une frégate, d'un remorqueur et d'un pétrolier ravitailleur – a accosté lundi au port d'Alger dans le cadre d'une «escale technique» de trois jours, selon un communiqué du ministère algérien de la défense. Cette escale s'inscrit dans le cadre des «activités de coopération militaire» entre les deux pays, alliés de longue date, précise le communiqué.