La gestion active de la dette publique est un "élément important" qui peut être mis à profit afin de diminuer et soulager en partie les charges d'intérêts y afférentes, a indiqué, mardi, le Wali de Bank Al-Maghrib, Abdellatif Jouahri. La mise en place d'un plan de gestion active de la trésorerie publique peut permettre à l'État d'amoindrir la charge d'intérêts de la dette, en remplaçant une dette par une autre, a expliqué M. Jouahri lors d'un point de presse tenu en mode visioconférence à l'issue de la dernière réunion trimestrielle du conseil de BAM pour l'année 2020. Il a toutefois relevé que l'endettement public doit rester dans certaines limites, particulièrement, au vu des capacités de remboursement du pays et pour "ne pas pénaliser les générations futures". "Si on destine davantage la dette contractée au profit de l'investissement, cela correspondra à son principal objectif à savoir la création de richesse, ce qui permettrait éventuellement de disposer des revenus nécessaires pour pouvoir la rembourser sans difficulté", a-t-il soutenu. Revenant sur la dernière sortie du Maroc sur le marché financier international, le Wali de BAM a affirmé que le marché a répondu "très positivement" à l'emprunt obligataire de 3 milliards de dollars, dans un contexte de confiance et de surliquidité ayant encouragé les investisseurs internationaux à souscrire à des échéances portant sur 30 ans et 50 ans, voire même bien au-delà. Les conditions sur le marché international se sont améliorées avec l'annonce de vaccins anti-covid-19, a-t-il fait observer, soulignant que "le Maroc a bien joué l'angle de tir", en ayant recours à ce marché dans des circonstances lui permettant de bénéficier de conditions très favorables. Sur le plan de la politique monétaire, il a soulevé que les retombées de cette sortie à l'international bénéficie au Trésor grâce à la contrepartie encaissée en dirhams, contrairement à la ligne de précaution et de liquidité (LPL), dont la contrepartie est restée en devises à la banque centrale. Réuni dans le cadre de sa dernière session trimestrielle de l'année, le Conseil de BAM a analysé l'évolution récente de la conjoncture économique et les projections macroéconomiques de la Banque à moyen terme et a décidé de maintenir inchangé le taux directeur à 1,5 %. Le Conseil a également validé le budget de la Banque pour l'exercice 2021, approuvé la stratégie de placement des réserves de change et a arrêté les dates de ses réunions au titre de la même année au 23 mars, 22 juin, 28 septembre et 21 décembre.