Selon le dernier rapport sur l'inclusion financière au Maroc, seulement 17% des femmes marocaines avaient accès à un compte bancaire en 2017, contre 35% dans la région MENA. Ce gap entre les genres en matière d'accès à un compte de transaction est comparable à celui du Liban (25% contre 24%) et plus élevé que dans la plupart des pays comparables, à l'exception de la Turquie. Seul un adulte sur cinq vivant dans une zone rurale dispose d'un compte de transaction contre 37% dans la région MENA. L'écart est ainsi important comparé au taux moyen (à l'échelle nationale) qui s'élève à 29%. Seulement 19% des 40% des plus pauvres ont un compte au Maroc, contre une moyenne régionale de 35% et une moyenne mondiale de 51% pour les pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure. Non seulement les Marocains les plus pauvres sont moins susceptibles d'être bancarisés que la plupart des pays comparables, mais aussi le niveau d'inclusion financière des riches Marocains demeure plus faible que dans les pays limitrophes : seul un tiers des 60% des Marocains les plus riches possède un compte contre une moyenne régionale de 49%. De même, les Marocains les moins et les plus instruits sont moins susceptibles d'être bancarisés que leurs homologues dans des pays comparables. Même si l'écart en termes d'accès aux comptes entre les Marocains les moins instruits et les groupes comparables dans la région MENA est relativement faible (7%), les Marocains hautement instruits sont susceptibles d'être 50% moins bancarisés que leurs homologues de la région MENA. S'agissant des jeunes, l'exclusion financière est fortement liée au niveau de chômage élevé de cette catégorie de la population. Une comparaison du taux d'inclusion financière des jeunes avec d'autres pays montre que plus le chômage des jeunes est élevé plus leur exclusion financière est forte.