Selon Pr Tarik Sqalli Houssaini, vice-doyen de la faculté de médecine de Fès et professeur au CHU Hassan II, les courbes des admissions et des sorties des services de réanimation au Maroc sont devenues quasiment superposables. Dans sa chronique « En toute objectivité » portant sur l'analyse des données du Sars-CoV-2, le président de la Société marocaine de néphrologie rappelle que le ministère de la Santé avait ajouté à son bulletin d'information quotidien le pourcentage d'occupation des services de réanimation (NDLR : ce taux n'a pas été actualisé hier). « Ce taux était de 23% avec un total de 464 patients. Il était donc simple de déduire que le nombre de lits dédiés aux patients COVID-19 à l'échelle nationale était de 2 017 lits. Pour stabiliser ou baisser ce taux, il suffit d'augmenter le nombre de lits disponibles (le dénominateur). Encore faut-il en avoir les moyens d'une part, et ne pas épuiser les ressources humaines d'autre part. C'est exactement le choix du Maroc qui augmente avec parcimonie le nombre de lits de réanimation COVID-19. Au total, 750 lits supplémentaires ont été mobilisés (de 2 017 à 2 767 lits) au cours des 6 dernières semaines », fait observer le professeur et vice-doyen de la faculté de médecine et de pharmacie de Fès. « Il semble que 36% est le seuil « raisonnable » choisi. C'est le taux d'occupation obtenu avec respectivement 874, 935, 959, et 996 patients hospitalisés les 5, 7, 9 et 22 novembre 2020. La barre des 40% a été frôlée le 14/11/2020 avec 1 053 patients et 39,4% de taux d'occupation. Deux jours plus tard, 85 lits étaient ajoutés et le taux rééquilibré », a-t-il poursuivi. Source : publication de Pr Tarik Sqalli Houssaini Abordant la question des admissions et des sorties des services de réanimation au Maroc, Pr Tarik Sqalli Houssaini souligne qu'à partir du 25 octobre les courbes représentant ces deux indicateurs sont devenues quasiment superposables. « Ce n'était pas le cas avant le 25 octobre, quand le nombre de patients en réanimation n'avait pas encore atteint le seuil de 700 patients. Une seule explication à cela : les réanimateurs sont maintenant « obligés » de faire des sorties pour libérer de la place aux entrants. Enfin... quand cela est possible. Sinon, comment expliquer que le nombre de nouveaux cas et celui des décès suivent une courbe continuellement ascendante alors que celui des nouveaux cas admis en réanimation oscille au cours de la même semaine entre 33 et 214 cas par jour ? (ce n'est pas l'effet des jours fériés) », s'interroge-t-il. Source : publication de Pr Tarik Sqalli Houssaini