L'activité économique nationale commence à montrer des signes de redressement, selon la note de conjoncture de la Direction du Trésor et des finances extérieures (DTFE), relevant du ministère de l'Économie, des Finances et de la Réforme de l'administration. Sur le plan sectoriel, les baromètres conjoncturels laissent augurer des signaux positifs dans plusieurs secteurs à l'exception de certaines branches d'activité comme le tourisme. C'est le cas, notamment, pour certaines filières industrielles, dont l'automobile, l'électronique, le « textile et cuir » et l'agroalimentaire. En outre, le secteur du BTP enregistre une atténuation significative de la baisse des ventes de ciment, mais tout en présentant une évolution modeste lors des derniers mois, souligne la DEPF. « Au niveau de la demande intérieure, la consommation des ménages demeure relativement atone, pâtissant des effets négatifs de la sécheresse sur les revenus des ménages ruraux et de l'impact sévère de la crise sanitaire sur le marché de travail qui a occasionné une perte nette de 581 mille postes d'emploi au troisième trimestre 2020 », précise-t-on. Selon la DEPF, cette faiblesse a été, toutefois, partiellement compensée par la vigueur des transferts effectués par les MRE au profit de leurs familles installées au Maroc et par l'aide financière d'une somme de 21 milliards de dirhams octroyée par l'Etat à travers le Fonds Spécial Covid-19 au profit de près de 6 millions de ménages, dans un contexte toujours marqué par une évolution modérée des prix à la consommation. Par ailleurs, la persistance du recul des importations en biens d'équipement, conjuguée au repli de l'investissement budgétaire, traduit une baisse de l'effort d'investissement. Au niveau des échanges extérieurs, la reprise des exportations enregistrée en août s'est poursuivie en septembre, favorisée par la reprise graduelle de la demande extérieure adressée par les principaux partenaires extérieurs du Maroc. Cette dynamique des exportations, dans un contexte de baisse continue des importations, a contribué à l'atténuation du déficit commercial qui s'est replié de 22%, entrainant dans ce sillage une amélioration du taux de couverture de 3 points par rapport à fin septembre 2019. « Compte-tenu de la reprise des recettes des MRE et de l'encaissement des recettes en devises au titre du dernier emprunt du Trésor à l'international, les avoirs officiels de réserve ont été renforcés pour s'établir à 7 mois et 16 jours d'importations de biens et services à fin septembre. Consécutivement aux retombées négatives de la crise Covid-19 sur les finances publiques, la situation des charges et ressources du Trésor fait état d'un creusement du déficit budgétaire de 14 milliards de dirhams à fin octobre, sous l'effet de la poursuite du recul des recettes ordinaires, conjuguée à une progression continue des dépenses », note la DEPF. Sur le plan du financement de l'économie, l'encours des crédits bancaires poursuit son évolution positive à fin septembre, tirée principalement par les crédits accordés aux sociétés non financières. De leur côté, les index boursiers MASI et MADEX continuent d'afficher des résultats négatifs au terme des dix premiers mois de l'année, hormis la performance enregistrée durant le mois d'octobre. Cette dynamique conjoncturelle a eu lieu dans un contexte international marqué par une reprise vigoureuse de l'économie mondiale au troisième trimestre 2020, notamment aux Etats-Unis et dans la zone euro. Le scénario de reprise économique mondiale est conforté par des résultats prometteurs des essais de certains vaccins Covid-19, renforçant l'espoir d'une maitrise rapide de la pandémie. Néanmoins, de par l'ampleur des coûts économiques et sociaux induits par la crise de la Covid-19, les perspectives qui se dessinent demeurent entachées d'incertitudes et évolueraient au gré de l'efficacité des mesures de soutien déployées partout dans le monde pour restaurer le dynamisme de l'activité économique.