Direction des Etudes et des Prévisions Financières (DEPF) vient de publier le Rapport Economique et Financier accompagnant le projet de loi de finances pour l'année 2021. Détails. Impacté par le choc brutal de la crise sanitaire et par un ciel de moins en moins généreux, l'économie nationale enregistre une récession sévère, et ce, suite, particulièrement, à une chute drastique de l'activité économique durant le deuxième trimestre ayant coïncidé avec la période de confinement général. Néanmoins, au troisième trimestre, la contreperformance des activités hors agriculture se serait relativement atténuée comme en témoignent, selon la DEPF, d'une part, les baromètres conjoncturels de haute fréquence se référant, notamment, à la mobilité dans les principaux lieux publics et à la demande sur l'énergie électrique et, d'autre part, le relatif redressement de la demande étrangère adressée au Maroc. «Ces activités hors agriculture devraient bénéficier de la poursuite du dynamisme du secteur minier et de la reprise de certaines branches des industries manufacturières et des secteurs de l'électricité et du BTP, de nature à compenser la contreperformance persistante d'autres activités économiques», précise le rapport. Activités primaires : des perspectives qui prêtent à l'optimisme Malgré une conjoncture climatique difficile en 2020, conjuguée à la crise Covid-19, la production des filières arboricoles phares s'annonce bonne, comme le révèlent les premières estimations du Département de l'Agriculture. Ainsi, la production des agrumes devrait progresser de 29% et celle des olives de 14%, estime le rapport. Pour ce qui est de la campagne phoénicicole 2020-21, elle s'annonce très encourageante, augurant une production record des dattes, en hausse de 4%. En revanche, la production prévisionnelle des pommes devrait connaître un retrait de 14%, attribuable, principalement, aux tempêtes de grêle qu'ont connues la région de Fès-Meknès et la province de Midelt. S'agissant du secteur de la pêche, la DEPF a indiqué qu'il a maintenu une évolution positive de sa valeur ajoutée, bien que modeste (+0,7%), après une performance de +8,3% un an plutôt. Au terme du premier semestre 2020, la croissance moyenne de la valeur ajoutée du secteur s'est située à +3% au lieu de +14,6% l'an dernier. Cette évolution recouvre, toutefois, un recul des débarquements de la pêche côtière et artisanale de 7,5% en volume et de 15,9% en valeur au terme des six premiers mois de 2020, après des hausses de 11,1% et de 16,5% respectivement, au premier semestre 2019. Industrie : une dynamique globalement favorable Le secteur extractif a clôturé le deuxième trimestre 2020 sur une consolidation de sa valeur ajoutée de +7,9%, après un recul de 1,1% un an auparavant. Compte-tenu d'une légère baisse de 0,4% au premier trimestre, la valeur ajoutée du secteur s'est accrue de 3,8% au terme du premier semestre 2020, après une amélioration de 2,2% au titre du même semestre de l'année précédente. Le rapport précise qu'au terme des sept premiers mois de 2020, l'activité du secteur maintient son dynamisme, en ligne avec «l'augmentation de la production de phosphate roche, principale composante du secteur de 3,5%, après +3,3% un an plus tôt, parallèlement à une consolidation de celle de ses dérivés de 11% après +6,4% à fin juillet 2019».Cette progression continue de bénéficier de la bonne tenue de la demande extérieure adressée au secteur, ajoute-t-on de même source. Par ailleurs, une accélération de la consommation de l'énergie électrique a été constatée au mois d'août, troisième mois d'allégement des mesures d'urgence sanitaire au Maroc. En effet, la production de l'énergie électrique au niveau national s'est repliée de 6% à fin août 2020, après un retrait de 7,9% à fin juin 2020 et une hausse de 23,4% un an auparavant. Cette évolution recouvre une baisse de la production privée de 4,5%, de celle de l'ONEE de 11,4% et des projets de la loi 13- 09 de 4%, légèrement atténuée par un renforcement de l'apport des tiers nationaux de 62,9%. Du côté de l'activité du secteur du BTP, le Rapport Economique et Financier accompagnant le projet de loi de finances pour l'année 2021, indique que les ventes de ciment, principal indicateur du secteur du BTP, se sont renforcées de 7,8% au mois de septembre 2020, quatrième mois du déconfinement partiel, en consolidation d'une hausse de 18,6% au mois précédent et de 33% au mois de juin 2020. Au titre du troisième trimestre 2020, le volume de ces ventes s'est replié de 3,7% (après +2,6% un an plus tôt), impacté par la baisse du mois de juillet de 24,1%. Au terme des neuf premiers mois de 2020, ces livraisons ont régressé de 13,1%, au lieu de +2,5% un an auparavant. Activités tertiaires : le tourisme en détresse ! Sinistrées par la pandémie, les recettes touristiques maintiennent leur tendance baissière entamée en mars 2020 pour enregistrer une baisse de 96,7% au cours du mois d'août 2020, portant leur croissance à -55,3% au terme des huit premiers mois de 2020, après une augmentation de 5,4% un an plus tôt. Concernant les arrivées touristiques, elles se sont repliées à fin août 2020 de 77% et le nombre des nuitées réalisées dans les établissements d'hébergement classés de 67%, note le rapport. S'agissant du secteur du transport, la DEPF souligne qu'après un premier repli de sa valeur ajoutée au premier trimestre 2020 de 2,6%, le secteur a été touché de plein fouet au cours du deuxième trimestre 2020 par les mesures de restriction de la circulation en réponse à la pandémie de Covid-19, marquant une baisse de sa valeur ajoutée de 55,7%, après une amélioration de 6,9% un an auparavant, pour porter sa baisse à fin juin 2020 à -29,1%, après +6,7% un an auparavant. Cela dit, le transport maritime a pu tirer son épingle du jeu en poursuivant sa bonne tenue au terme des huit premiers mois de 2020. Le trafic s'est accru de 6,8%, après +1,7% un an plus tôt, faisant suite à une progression de 4,7% au titre des deux premiers mois du troisième trimestre, de 7,5% au premier semestre 2020, en accélération par rapport aux mêmes périodes de l'année précédente. Cette évolution s'est nourrie de la progression du trafic des importations de 8,8% et de celui des exportations de 4,5%.