Le président sortant américain a indiqué, mardi soir, qu'il limogeait le patron de l'agence gouvernementale en charge de la sécurité des élections. Cette agence avait rejeté ces derniers jours les accusations de fraude électorale de grande ampleur formulées par Donald Trump. Donald Trump ne lâche rien. Il a annoncé, mardi 17 novembre, le renvoi du patron de l'agence gouvernementale en charge de la sécurité des élections. Ce dernier avait contesté les accusations faites par le milliardaire républicain de fraudes « massives » à la présidentielle. « La récente déclaration de Chris Krebs sur la sécurité des élections de 2020 était très inexacte, puisqu'il y a eu des irrégularités et des fraudes massives », a écrit le président sortant, qui nie toujours sa défaite au scrutin de novembre, dans un tweet. « C'est pourquoi, Chris Krebs a été démis de ses fonctions de directeur de l'agence de cybersécurité et de sécurité des infrastructures, avec effet immédiat. » Cette agence gouvernementale, baptisée Cisa, s'efforçait ces derniers jours à rejeter les accusations de fraude électorale de grande ampleur. « Il n'existe aucune preuve d'un système de vote ayant effacé, perdu ou changé des bulletins, ou ayant été piraté de quelque façon que ce soit », avait-elle souligné dans un communiqué, aux côtés d'autres agences américaines chargées de la sécurité des élections. « L'élection du 3 novembre a été la plus sûre de l'histoire des États-Unis », assuraient-elles encore. « Ce fut un honneur de servir », a réagi Chris Krebs dans un tweet assorti du mot-dièse #Protéger2020. « Pathétique » L'annonce du président a immédiatement été dénoncée par l'opposition démocrate qui appelle à accélérer le processus de transition. « Il est pathétique, mais tristement prévisible, que le maintien et la protection de nos processus démocratiques soient une cause de licenciement », a dénoncé le chef démocrate de la puissante commission du Renseignement de la Chambre des représentants, Adam Schiff. L'ancienne candidate à la présidentielle Elizabeth Warren a qualifié, pour sa part, le limogeage « d'abus de pouvoir » par un président « faible et désespéré » qui relaie des « théories du complot ». Si une poignée d'élus républicains du Congrès ont rapidement reconnu la victoire du démocrate, de nombreux autres sont restés silencieux ou ont soutenu publiquement les accusations lancées sans fondement par Donald Trump. Joe Biden se prépare En l'absence d'éléments probants accréditant l'hypothèse de fraudes électorales massives, la plupart des recours en justice engagés par le camp Trump ont été rejetés par les tribunaux. Comme dans une réalité parallèle, ses ministres et conseillers les plus fidèles assurent pourtant préparer le terrain pour « un second mandat Trump ». Et les partisans du président continuent d'être bombardés de demandes de participation financière pour « défendre l'élection ». En face, Joe Biden continue ses préparatifs pour son futur mandat. L'ancien vice-président démocrate a nommé, mardi, une dizaine de membres de son équipe de campagne, dont une moitié de femmes et un influent élu noir, pour l'entourer à la Maison Blanche, où il prendra ses fonctions le 20 janvier.