Une attaque condamnée à l'échelle mondiale. Plusieurs personnes ont été blessées mercredi dans un attentat à l'explosif au cimetière non musulman de Djeddah, ville de l'ouest de l'Arabie saoudite, lors d'une cérémonie commémorant l'armistice du 11 novembre 1918, a annoncé le ministère français des affaires étrangères. «La cérémonie annuelle commémorant la fin de la première guerre mondiale au cimetière non musulman de Djeddah, associant plusieurs consulats généraux dont le consulat de France, a été la cible d'une attaque à l'engin explosif ce matin, qui a causé plusieurs blessés», a déclaré le quai d'Orsay. «La France condamne fermement ce lâche attentat que rien ne saurait justifier», a ajouté la diplomatie française. Il s'agit de la deuxième attaque visant des intérêts français à Jeddah après celle du 29 octobre contre un vigile saoudien du consulat de France, sur fond d'une série d'attentats jihadistes en France mais aussi à Vienne le 2 novembre, liés en partie aux caricatures du prophète Mahomet. Un contexte de tensions liées aux caricatures de Charlie Hebdo Des propos du président français Emmanuel Macron sur le droit à la caricature au nom de la liberté d'expression ont en effet déclenché la colère au Moyen-Orient et plus largement dans le monde musulman. Emmanuel Macron avait promis ne pas «renoncer aux caricatures» lors d'un hommage national au professeur Samuel Paty, décapité par un islamiste le 16 octobre, pour avoir montré des caricatures du prophète de l'islam dans un cours sur la liberté d'expression. Dans certains pays à majorité musulmane, des fidèles ont réagi avec colère aux propos de M. Macron dont des portraits ont été brûlés lors de manifestations et une campagne a été lancée pour boycotter les produits français. La France, l'Autriche, l'Allemagne et l'Union européenne (UE) ont tenu un mini-sommet par visioconférence mardi pour tenter de muscler la réponse européenne au terrorisme, après les derniers attentats en France et à Vienne. Le royaume saoudien tente pour sa part de se présenter sous un nouveau jour, avec des réformes sociales libérales entreprises ces dernières années sous l'impulsion de Mohammed ben Salmane, depuis son accession au statut de prince héritier en 2017.