Des discussions interministérielles entre l'Egypte, le Soudan et l'Ethiopie, restées au point mort depuis trois mois, vont reprendre. L'Egypte, le Soudan et l'Ethiopie, qui ont repris dimanche 1er novembre les négociations concernant le barrage controversé sur le Nil construit par Addis-Abeba, ont décidé de former une équipe chargée d'aider les tractations, a annoncé le ministère soudanais de l'irrigation. «Les trois parties ont accepté de poursuivre les discussions par l'intermédiaire d'une équipe de six personnes, dont deux représentants de chaque pays», a indiqué le ministère soudanais de l'irrigation dans un communiqué. Cette équipe établira «un cadre de référence» sur le rôle des experts afin de faciliter les négociations et fera ensuite parvenir son rapport aux ministères de l'irrigation des trois pays, a-t-il poursuivi. Le ministère avait annoncé quelques heures plus tôt la reprise des discussions interministérielles entre les trois pays, restées au point mort depuis trois mois, sur le projet éthiopien du grand barrage de la Renaissance (GERD), lancé en 2011 et destiné à devenir la plus grande installation hydroélectrique d'Afrique. Le remplissage, principale pierre d'achoppement Tenue par visioconférence, cette session de négociations doit durer une semaine, a tweeté jeudi le ministère éthiopien de l'irrigation. Elle implique les ministres de l'irrigation des trois pays, ainsi que des représentants de l'Union africaine, de l'Union européenne et de la Banque mondiale. Les Etats-Unis et le Fonds monétaire international suivent également ce dialogue. L'installation hydroélectrique suscite des tensions en particulier avec l'Egypte, pays de plus de 100 millions d'habitants qui dépend à 97 % du Nil pour son approvisionnement en eau. Le Nil, qui coule sur quelque 6 000 kilomètres, est une source d'approvisionnement en eau et en électricité essentielle pour une dizaine de pays d'Afrique de l'Est. Le Caire et Khartoum, en aval du fleuve, souhaitent un accord légalement contraignant, notamment sur la gestion du barrage. Addis-Abeba, qui juge le grand barrage de la Renaissance essentiel à son développement, y est réticente. Les tensions s'étaient exacerbées cet été de façon inédite, l'Egypte ayant adressé en juin ses griefs au Conseil de sécurité de l'ONU. La principale pierre d'achoppement concerne les modalités de remplissage du réservoir du barrage. Un sujet d'autant plus pressant que l'Ethiopie a annoncé le 21 juillet avoir atteint son objectif de remplissage pour la première année.