L'économie rwandaise devrait se contracter de -0,2% en 2020 en raison de la crise de Covid-19, indique lundi le Fonds monétaire international (FMI) dans un communiqué publié au terme d'un examen des réformes entreprises par le pays. Malgré une contraction au deuxième trimestre 2020 en raison de la pandémie, l'économie rwandaise connaît une reprise progressive de l'activité économique, tandis que le système bancaire est resté stable, liquide et bien capitalisé, estime le FMI, précisant que cette embellie progressive ne devrait pas empêcher l'économie de chuter de -0,2% avant de rebondir à 5,7 % en 2021. "La performance des programmes a été affectée par la pandémie. Les besoins de dépenses et les pertes de recettes qui en découlent ont entraîné des écarts par rapport aux objectifs budgétaires antérieurs. Les objectifs de réformes bien qu'avancés ont été en partie entravés par la pandémie et la nécessité de détourner des ressources pour faire face à son impact", souligne le Fonds dans son communiqué. Selon le document, les priorités à moyen terme visent à "créer les conditions d'une croissance plus rapide du secteur privé, y compris la promotion de l'intégration régionale pour accroître la taille des marchés". En ce qui concerne le niveau de l'inflation, le FMI indique que même s'il reste élevé, il devrait rester proche de la limite supérieure de la fourchette de référence fixée par la Banque centrale du Rwanda pour l'année 2020. S'agissant du budget de l'Etat rwandais pour l'exercice 2020/2021, le Fonds estime qu'il devrait être déficitaire à hauteur de 8,5% du PIB en raison des répercussions de la pandémie de Covid-19. Le pays est-africain a enregistré des recettes bien plus importantes que prévu grâce à l'obtention d'un deuxième financement d'urgence du FMI dans le cadre d'une facilité de crédit rapide (FCR). Malheureusement, cette augmentation des recettes devrait être compensée par des dépenses plus élevées en lien notamment avec la pandémie de covid-19. "Les recettes fiscales ont été plus importantes que prévu [...], mais les dépenses devraient également être plus élevées, car les mesures fiscales visant à soutenir les familles vulnérables et les entreprises durement touchées ont été étendues, et l'exécution des investissements publics sera accélérée. Dans ce contexte, le déficit budgétaire global devrait s'élever à 8,5 % du PIB pour l'exercice 20/21, et la dette publique devrait atteindre 67 % du PIB à la fin de l'année 2020", a expliqué l'institution financière. Le ministre rwandais des Finances, Uzziel Ndagijimana, a déclaré récemment que la pandémie de Covid-19 a fortement touché les secteurs du tourisme, du transport et de l'hôtellerie qui comptent parmi les principales sources de revenus du pays. D'après le responsable, le gouvernement envisage d'emprunter 820,9 millions de dollars auprès d'investisseurs étrangers pour financer la hausse des dépenses prévues au cours de l'exercice fiscal, 2020/2021.