Malgré une projection économique pessimiste pour la fin de l'exercice 2020, le Fonds monétaire international (FMI) salue l'effort engagé par le Maroc pour limiter l'impact de la crise sanitaire. S'exprimant lors d'un point de presse en marge de la clôture des consultations avec les autorités marocaines au titre de l'article IV, Roberto Cardarelli, nouveau chef de la mission du FMI pour le Maroc, a relevé les principales actions auxquelles son institution s'inscrit pleinement. Citons en particulier l'assouplissement de la politique budgétaire du Maroc qui selon le FMI a été fait de manière appropriée ainsi que la politique monétaire accommodante menée par Bank Al-Maghrib. Les services du FMI, dont la mission s'est déroulée à distance du 19 octobre au 2 novembre, saluent, par ailleurs, l'intention des autorités de soutenir la reprise en 2021. A ce propos Roberto Cardarelli émet un certain nombre de recommandations. «Le processus de rééquilibrage budgétaire doit être progressif et ne devrait être entrepris que lorsque la reprise économique sera solide», indique-t-il. Le FMI recommande par ailleurs au Maroc de ne commencer à réduire le ratio de dette publique par rapport au PIB qu'à compter de 2022. «Une reprise économique plus lente que prévu exigerait de repousser l'ajustement budgétaire. Des mesures visant à élargir l'assiette de l'impôt et à accroître la progressivité du système fiscal, de nouvelles réformes de l'administration publique qui rationaliseraient les dépenses et le programme de privatisation des autorités contribueraient à reconstituer les marges de manœuvre budgétaire, tout en finançant l'expansion des programmes de protection sociale», s'exprime le chef de la mission en marge du point de presse virtuel donné à ce propos. Autre recommandation émise à ce sujet, on cite l'avancement du programme de réformes structurelles pour solidifier la reprise post-pandémie et atteindre une croissance résiliente et inclusive. Les équipes du FMI ont par ailleurs souligné l'urgence d'une réforme globale du système de protection sociale dans ce contexte. La mission souscrit, par ailleurs, à la réforme annoncée des entreprises publiques, qui devrait mettre en place des conditions propices à un secteur public plus efficient et stimuler le développement du secteur privé. Le point de presse a été également une occasion pour les équipes du FMI de s'exprimer autour de l'appui apporté au Maroc dans ce contexte particulier, notamment le recours à une éventuelle ligne de précaution et de liquidité. A ce propos, M. Cardarelli a indiqué qu'il n'y a pas pour le moment de discussion autour de ce programme. Toutefois, le FMI se dit prêt à intervenir au moment opportun si ce recours est souhaité par les autorités marocaines. Il en est de même pour une nouvelle éventualité d'élargissement de la bande de fluctuation du taux de change. «La décision revient à Bank Al-Maghrib pour décider du moment opportun pour entamer une nouvelle phase», indique-t-il. Et de préciser que «le FMI établit avec le Maroc une relation de suivi et de monitoring». Au titre de cette mission, le FMI a anticipé une contraction du PIB du Maroc dans une fourchette allant de 6 à 7% en 2020 et ce en fonction de l'évolution de la crise sanitaire. Toujours selon le FMI, la croissance économique devrait rebondir à 4,5% en 2021 et ce sous l'hypothèse que les effets de la sécheresse et de la pandémie s'estompent, sans pour autant oublier que cette projection de référence est sujette à de considérables risques baissiers.