Une équipe des services du Fonds monétaire international (FMI) dirigée par le chef de la mission du FMI chargé du Maroc, Roberto Cardarelli a mené une mission à distance du 19 octobre au 2 novembre 2020 dans le cadre des consultations de 2020 au titre de l'article IV des statuts du FMI. A l'issue de cette mission Roberto Cardarelli a indiqué qu'une plus grande flexibilité du régime de change, serait profitable à l'économie marocaine. « Une plus grande flexibilité du régime de change va bénéficier à l'économie marocaine en préservant les réserves et la compétitivité et en renforçant sa capacité d'absorption des chocs externes », a expliqué M. Cardarelli lors d'une conférence de presse consacrée à la présentation des conclusions de ses consultations avec les autorités marocaines, au titre de l'article IV du FMI. Il a noté que les autorités sont en train d'assurer un suivi étroit des conditions de déroulement de la transition et d'approfondir les études sur tous les volets pour juger du moment opportun pour entamer une nouvelle phase. Rappelant que le ministère de l'Economie, des Finances et de la Réforme de l'Administration avait décidé de procéder, après avis de Bank Al-Maghrib (BAM) et à partir du 9 mars dernier, à un élargissement de la bande de fluctuation du dirham de ±2,5% à ±5%, par rapport à un cours central fixé par la Banque centrale sur la base d'un panier de devises composé de l'euro (60%) et du dollar américain (40%). Cet élargissement s'inscrit dans le cadre de la poursuite du processus de réforme du régime de change, qui a été initié en janvier 2018, et intervient après l'atteinte des objectifs assignés à la première phase. Déficit public : le FMI en accord total avec la politique de BAM Cardarelli a en outre déclaré que le Fonds monétaire international est en accord total avec la politique de Bank Al Maghrib qui refuse toute intervention pour financer le déficit public. « Le FMI souscrit à la politique monétaire accommodante menée par Bank Al Maghrib et considère que celle-ci devrait être poursuivie », a précisé M. Carderelli lors d'une conférence de presse consacrée à la présentation des conclusions de ses consultations avec les autorités marocaines, au titre de l'article IV du FMI, notant que la dette publique intérieure est soutenable tant que les projections de croissance retenues pour l'année prochaine seraient réalisées. Selon le FMI, Bank Al-Maghrib (BAM) a pris des mesures décisives pour atténuer les répercussions de la pandémie sur les secteurs financiers ainsi que sur l'économie réelle. « Nous sommes convaincus que la banque centrale utilisera tous les outils à sa disposition pour contribuer à limiter l'impact économique de la pandémie », a dit M. Cardarelli. Par ailleurs, M. Cardarelli a indiqué que les banques marocaines ont été relativement résilientes face à la pandémie, grâce notamment à leurs niveaux initiaux relativement élevés de fonds propres et de liquidités, saluant la décision de BAM d'accroitre leurs prévisions et de suspendre la distribution de dividendes cette année. « Nous notons avec satisfaction que la banque centrale continue de surveiller activement les répercussions de la crise sur la qualité des actifs bancaires », a t-il ajouté. Protection sociale : Le FMI salue les efforts du Maroc A ce propos, Roberto Cardarelli n'a pas manqué de saluer les efforts du Royaume pour généraliser la protection sociale à tous les marocains. « Les services du FMI félicitent les autorités pour les efforts résolus qu'elles ont engagés pour développer l'assistance sociale cette année », a indiqué M. Carderelli lors d'une conférence de presse consacrée à la présentation des conclusions de ses consultations avec les autorités marocaines, au titre de l'article IV du FMI, relevant que l'élargissement de l'assurance médicale à tous les marocains contribuerait à accroître l'accès à des services de meilleure qualité. Tout en soulignant qu'une réforme globale du système de protection sociale est devenue plus urgente à la suite de la pandémie, le représentant du FMI a affirmé que l'harmonisation de tous les programmes existants d'assistance sociale dans le cadre d'un registre social unifié améliorerait l'efficience et le ciblage du système. Evoquant la réforme des établissements et entreprises publics, M. Cardarelli a noté que cette réforme devrait mettre en place des conditions propices à un secteur public plus efficient et stimuler le développement du secteur privé. Il a salué les progrès accomplis récemment dans l'établissement du cadre juridique pour la numérisation de l'administration publique et la simplification de ses procédures, ainsi que les mesures récentes visant à mettre en œuvre la réforme de l'éducation, notamment du système de formation professionnelle, à améliorer la gouvernance et à lutter contre la corruption. (Avec MAP)