Les indicateurs de l'épidémie de Covid-19 se sont encore détériorés au Maroc. Au cours des vingt-quatre dernières heures, plus de 3 000 nouveaux cas d'infection par le nouveau coronavirus y ont été détectés. Des interdictions d'accès et de déplacements entrent en vigueur lundi, après plusieurs records quotidiens de nouvelles contaminations. Le nombre de nouveaux cas de Covid-19 au Maroc a atteint un nouveau palier, dimanche 25 octobre, avec près de 3 020 personnes testées positives en vingt-quatre heures, une hausse parmi les plus inédites depuis l'utilisation des tests à grande échelle, selon des chiffres publiés par les autorités sanitaires. Les autorités de Casablanca ont décidé d'avancer l'heure de démarrage du couvre-feu imposé dans la ville à 21 heures (contre 22 heures jusqu'à présent). Elles ont aussi ordonné la fermeture des magasins à 20 heures et l'interdiction des activités culturelles et sportives, ainsi que des rassemblements qui dépassent dix personnes. Ce nouveau tour de vis va au-delà des décisions adoptées par le gouvernement pour l'ensemble du pays. Il s'inscrit dans la lignée des mesures annoncées dans la métropole, très touchée par la pandémie. «La situation est très grave», a expliqué un membre du Conseil de la ville. Cinémas, théâtres, salles de gym vont fermer dès lundi. Les restaurants devront cesser de servir après 20H00, et les autorités invitent les entreprises à pousser leurs fonctionnaires à travailler en ligne. Entretemps, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a annoncé avoir enregistré samedi un nouveau record mondial – 465 319 cas – de contaminations par le coronavirus pour la troisième journée consécutive. Le nombre de malades du Covid-19 hospitalisés en réanimation, soit les cas les plus graves, a de nouveau légèrement augmenté avec 743 personnes. Les nouvelles admissions en réanimation, l'un des autres indicateurs élémentaires pour suivre l'évolution de l'épidémie, reste contrôlé. Les autorités marocaines ont décidé d'interdire, à partir de lundi 26 octobre, les déplacements à destination et en provenance de plusieurs villes du pays sans autorisation, à cause d'une nette remontée des cas de contamination au nouveau coronavirus ces derniers jours. Cette décision, annoncée la semaine dernière, intervient en raison des vacances scolaires et de la fête d'Al-Maoulid, traditionnellement marquée par des réunions familiales. Elle entre en vigueur durant quelques semaines. L'interdiction des déplacements sans sauf-conduit a été prise «en raison de la hausse considérable des cas de contamination» et «au regard du non-respect constaté des mesures de prévention : distanciation sociale, port du masque ». Elle concerne surtout la capitale économique Casablanca (ouest), tandis que certaines restrictions restent en place pour la capitale touristique Marrakech (sud), et Fès (centre). Salué pour sa bonne gestion de la première vague épidémique au printemps, le gouvernement marocain a été critiqué depuis des semaines pour des recommandations jugées tardives ou contradictoires, notamment sur le bouclage des villes. D'autres ont aussi souligné que le gouvernement manquait à la fois de ressources budgétaires et de détermination pour circonscrire l'épidémie.