Une équipe de négociateurs européens arrive jeudi à Londres pour tenter de trouver un compromis sur les relations commerciales post-Brexit entre le Royaume-Uni et l'Union européenne. « Il est tout à fait possible que les négociations échouent », a prévenu un porte-parole du Premier ministre britannique Boris Johnson. Le Royaume-Uni et l'Union européenne n'ont plus beaucoup de temps pour échapper au « no deal ». Après une semaine de blocage, les négociations commerciales post-Brexit, reprennent, jeudi 22 octobre à Londres. Les Européens ont averti qu'un compromis devait être trouvé avant la fin octobre pour qu'un accord de libre-échange soit en place le 1er janvier, fin de la période de transition pendant laquelle les règles européennes continuent de s'appliquer sur le territoire britannique. Les discussions butent toujours sur trois sujets : l'accès des Européens aux poissonneuses aux eaux britanniques, les garanties réclamées à Londres en matière de concurrence et la manière de régler les différends dans le futur accord. Discussions quotidiennes Une équipe de négociateurs européens arrive dès jeudi à Londres. Les discussions doivent s'y tenir jusqu'à dimanche. Ensuite, elles auront lieu en personne ou par visioconférence, selon ce qui sera décidé. Elles sont prévues de manière quotidienne, week-end compris, sur tous les sujets en parallèle et sur la base de textes légaux, comme le voulait Londres sans attendre un compromis de principe. « Clairement, des différences significatives demeurent entre nos positions sur les sujets les plus difficiles mais nous sommes prêts avec l'UE, de voir si c'est possible de les rapprocher lors de discussions intensives », a indiqué un porte-parole du Premier ministre Boris Johnson dans un communiqué. « Il est tout à fait possible que les négociations échouent », a-t-il averti. Malgré l'urgence de la situation, les deux parties ont passé la dernière semaine à un jeu de ping-pong, exigeant de l'autre de faire le premier pas, après un sommet européen marqué par la fermeté des 27. Boris Johnson avait alors déclaré les pourparlers « terminés » et demandé à son pays de se préparer à un « no deal », une perspective potentiellement dévastatrice pour des économies déjà ébranlées par la pandémie de Covid-19. Accord « à portée » Pour débloquer la situation, les négociateurs européen Michel Barnier et britannique David Frost se sont parlés par téléphone tous les jours depuis le début de semaine. Mercredi, dans une apparente concession aux Britanniques, Michel Barnier s'est dit, devant les les députés européens, prêt à rechercher « les compromis nécessaires, de chaque côté ». « Tout futur accord se fera dans le respect de l'autonomie de décision de l'Union européenne et dans le respect de la souveraineté britannique », a-t-il également promis, jugeant « malgré les difficultés », un accord toujours à « portée ». Lui aussi devant les eurodéputés mercredi, le président du Conseil européen, Charles Michel, a reproché à Londres de vouloir accéder au marché unique européen « tout en étant capable de s'écarter de nos normes et réglementations, quand cela lui convient ». « On ne peut pas avoir le beurre, l'argent du beurre, et le sourire de la crémière », a-t-il lancé. Sans accord, les échanges entre les deux parties seront dès le 1er janvier régis par les règles de l'Organisation mondiale du Commerce (OMC), synonymes de droits de douanes élevés. Même en cas de compromis évitant cette brusque rupture, les entreprises doivent se préparer à des démarches chronophages pour exporter et se plier aux normes respectives.