Le FMI prévoit pour 2020 une contraction de 6,6 % du PIB des pays exportateurs de pétrole de la région MOANAP (Moyen-Orient, Afrique du Nord, Afghanistan et Pakistan) en raison de la chute brutale de la demande de pétrole et du prix du baril. Dans une note publiée sur le site du FMI, Jihad Azour, directeur Moyen-Orient et Asie centrale du FMI, la crise épidémique a porté un coup au commerce et au tourisme aux pays exportateurs de pétrole de la région MOANAP. L'économiste note que la région du Caucase et de l'Asie centrale (CAC) est elle aussi touchée : d'après les prévisions du FMI, son PIB devrait se contracter de 2,1 % en 2020, en raison d'un important repli de l'activité dans les pays importateurs de pétrole de la région. Au moment où la région connaît de vives tensions géopolitiques, les pays se heurtent à la baisse de leurs recettes budgétaires, à l'augmentation de leur dette, à la hausse du chômage et à l'accroissement de la pauvreté et des inégalités. Il est ainsi probable que les exportateurs de pétrole continueront à pâtir de la faiblesse de la demande et de l'abondance de leurs stocks ; de plus, si les accords OPEP+ ont contribué à stabiliser les cours, ceux-ci devraient rester inférieurs de 25 % à leur moyenne de 2019. En outre, Jihad Azour note que la pandémie va accentuer les graves difficultés auxquelles sont confrontés les États fragiles et en proie à des conflits, et pourrait favoriser les troubles sociaux. Les mauvaises conditions de vie des réfugiés et des déplacés internes pourraient également favoriser l'apparition de nouveaux foyers du coronavirus. Dans de nombreux pays, les déficits budgétaires et la dette ont augmenté dans des proportions jamais vues depuis vingt ans, ce qui rend la région vulnérable à une résurgence du virus, compte tenu de l'augmentation probable des besoins de dépenses et de la baisse prévisible des recettes fiscales. Le creusement des déficits va également entraîner une augmentation médiane des besoins de financement de la région de 4,3 % du PIB. La crise a également accru le risque de défaillance des entreprises et le risque de crédit pour les banques : les pertes pourraient s'élever à 190 milliards de dollars, soit 5 % du PIB. Si rien n'est fait pour y remédier, ces tendances pourraient menacer la stabilité financière et freiner les progrès vers une plus grande inclusion financière.