* «Nous avons besoin d'un partenaire» qui veuille «vraiment s'engager avec le FMI» * «Si les jeunes, intelligents, partent, qui va sortir le Liban» de la crise? Le Liban est dans une situation économique «catastrophique», en raison d'un «manque de volonté politique», a estimé mercredi la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), soulignant que l'institution restait disposée à venir en aide au pays. «Nous sommes tout à fait disposés à aider le Liban», a déclaré Kristalina Georgieva au cours d'une conversation avec la philanthrope américaine Melinda Gates, en marge des réunions d'automne du FMI. Mais «nous avons besoin d'un partenaire» qui veuille «vraiment s'engager avec le FMI», a-t-elle insisté. Elle a souligné la nécessité de pouvoir «vérifier les comptes des institutions financières, y compris ceux de la Banque centrale». Il faut aussi élaborer un programme économique «crédible pour les investisseurs et pour les créanciers du Liban», a-t-elle ajouté, condition pour pouvoir restructurer la dette libanaise. «C'est possible», a-t-elle continué. «Mais il faut être deux pour danser le tango, et nous ne sommes pas encore arrivés au point de retrousser nos manches et de travailler pour aider le Liban», a-t-elle déploré. Selon elle, la «fragmentation» politique tire le Liban vers le bas et l'empêche de sortir de la crise. Elle s'est enfin inquiétée du fait que de plus en plus de jeunes Libanais quittaient le pays. «Si les jeunes, intelligents, partent, qui va sortir le Liban» de la crise?, a-t-elle interrogé. Le FMI table sur une contraction de 25 % du PIB du Liban cette année. Déjà en plein effondrement économique, le Liban avait initié mi-mai des négociations avec le FMI pour obtenir une aide financière, mais le processus est au point mort. La situation économique et sociale a empiré après une explosion survenue début août qui a pratiquement détruit le port et dévasté des quartiers entiers de Beyrouth.