Plus de 8 chefs de ménages réfugiés sur 10 (83,8%) jugent normales les relations avec le voisinage, selon une enquête réalisée auprès des réfugiés au Maroc par le Haut-Commissariat au Plan. La quasi-totalité des réfugiés (95,5%) jugent que les produits alimentaires de base sont disponibles pendant le confinement et 3,5% peu disponibles, relève le Haut-Commissariat au Plan (HCP) dans une enquête sur l'impact du nouveau coronavirus (Covid-19) sur la situation socioéconomique et psychologique des réfugiés au Maroc. Les deux-tiers (66,1%) considèrent que les prix des produits alimentaires de base n'ont pas changé, proportion qui atteint 80% aussi bien parmi les ménages syriens que ceux présidés par une personne âgée de 50 ans et plus, fait savoir le HCP, notant que près du tiers (31,6%) des ménages réfugiés considère que ces prix ont augmenté. S'agissant de la disponibilité des médicaments, plus du tiers (37,2%) des réfugiés disposent de médicaments en quantités suffisantes et 11,2% en quantités insuffisantes, souligne l'enquête, réalisée en partenariat avec le Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR). En outre, plus des deux-tiers (68,1%) des ménages réfugiés disposent de bavettes et de masques de protection en quantités suffisantes, 24,9% en quantités insuffisantes et 7% n'en disposent pas, fait remarquer la même source. L'enquête montre également, que près de la moitié (48,1%) disposent de produits désinfectants en quantités suffisantes, 15,8% en quantités insuffisantes, alors que 36,1% n'en disposent pas, précisant que les raisons citées sont le manque d'argent pour 69,5% des cas et le fait de ne pas en avoir besoin (20,4%). En ce qui concerne les autorisations exceptionnelles de sortie, près des trois quarts des ménages réfugiés (73,9%) l'ont obtenu pour effectuer les courses de première nécessité pendant le confinement, 67,1% facilement et 6,8% difficilement, fait savoir le HCP. La part des ménages ayant obtenu l'autorisation a atteint 89,1% parmi les Syriens, 83,4% les Ivoiriens, 75% les Yéménites et 67,3% parmi les Centrafricains, alors qu'une proportion de 6,3% n'en avait pas besoin, 1,5% n'en était pas au courant et 18,3% n'a pas pu l'obtenir. L'enquête fait en outre ressortir que pendant le confinement, 4 réfugiés sur 10 (42%) ont déclaré avoir reçu une aide alimentaire, 54% parmi les ménages dont le chef est une femme et 40% parmi ceux dirigés par un homme, relevant que la majorité des aides est fournie par des associations et organisations non gouvernementales (60%). Et d'ajouter que moins de la moitié (47%) ont déclaré avoir connu, pendant le confinement, des moments où ils n'avaient pas assez de produits alimentaires, en raison du manque d'argent (91,7%) et des restrictions de déplacements (4,2%), 30,6% d'entre eux ont bénéficié du soutien des voisins, 24,8% de celui des membres de leur communauté alors que 9,4% ont eu recours à la mendicité. Menée du 2 au 8 juin 2020 auprès des réfugiés au Maroc, cette enquête a pour objectif d'évaluer l'impact de la pandémie de Covid-19 sur la situation économique, sociale et psychologique de cette population.