Un enfant né aujourd'hui dans la région du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord (MENA) n'atteindra à l'âge adulte que 57 % des capacités productives qu'il ou elle aurait pu accumuler en ayant bénéficié d'une éducation complète et d'une parfaite santé, apprend-on du dernier rapport de la Banque mondiale consacré à l'indice de capital humain. Selon ce rapport, le Maroc a amélioré sa performance en matière de capital humain depuis dix ans, contrairement à d'autres où l'indice n'a pas évolué, comme la Jordanie, le Koweït ou la Tunisie. Globalement, et à niveaux de revenu identiques, les pays MENA obtiennent de moins bons résultats sur le plan du capital humain que les pays d'autres régions. Le rapport précise que l'utilisation du capital humain existant reste problématique dans la région MENA, les pays ne parvenant pas à traduire les compétences et le potentiel productif de pans entiers de leur population en croissance économique. La valeur moyenne du HCI pour la région MENA baisse de plus d'un tiers (de 0,57 à 0,32) lorsque l'indice prend en compte la part de la population d'âge actif effectivement employée. À cause du faible taux de participation des femmes à la population active, en particulier parmi les diplômées de l'enseignement supérieur, les pays MENA et notamment ceux du CCG, affichent le plus grand écart de taux d'utilisation hommes/femmes. Le fort taux de chômage des jeunes explique la sous-utilisation du capital humain et les tensions sociales en de nombreux points de la région. Dans certains pays, les écarts hommes-femmes restent importants. L'indice de capital humain pour les hommes (0,55) est plus faible que pour les femmes (0,59) au niveau régional et dans la plupart des pays MENA. Ces différences sont à imputer essentiellement aux moins bons résultats éducatifs des garçons, les filles accomplissant plus de la moitié d'une année supplémentaire de scolarité ajustée en fonction de l'apprentissage par rapport aux garçons (8,0 contre 7,4). A noter que l'indice de capital humain mesure et compare les principales composantes du capital humain à l'échelle de la planète — à savoir la somme de connaissances et de compétences et la santé qu'un individu accumule tout au long de sa vie. Un capital humain plus élevé est corrélé à des revenus supérieurs, pour les individus comme pour les pays, et à une plus forte cohésion sociale. C'est un levier essentiel pour installer une croissance durable et réduire la pauvreté.